Le Journal de Montreal

Elle voulait plus d’heures de travail pour sa fille

- HUGO DUCHAINE

Une conseillèr­e municipale du Centre-du-Québec qui a utilisé son poste d’élue pour obtenir plus d’heures de travail pour sa fille au centre sportif de la municipali­té écope d’une suspension de cinq jours.

L’élue de Saint-Pierre-les-Becquets, Louise Lemay, avait fait valoir que sa fille avait une voiture à payer.

Dans sa décision rendue hier, la Commission municipale du Québec estime que Mme Lemay a fait preuve d’un comporteme­nt «tout à fait inappropri­é» en appelant la DG pour savoir pourquoi sa fille ne travaillai­t pas tous les samedis à la salle d’entraîneme­nt que gère la municipali­té.

Les faits reprochés remontent à octobre 2015, lorsque la fille de l’élue a voulu reprendre son travail à la salle d’entraîneme­nt, où elle travaillai­t tous les samedis.

L’adolescent­e avait quitté son emploi pendant l’été, mais affirmait s’être entendue avec la directrice générale pour ravoir ses heures à l’automne.

Cependant, alléguant un souci d’équité pour les employés qui avaient pris sa relève, la directrice générale a offert à l’adolescent­e de travailler trois samedis par mois, laissant le quatrième aux deux autres employés.

C’est à ce moment que la conseillèr­e municipale et mère de l’adolescent­e a téléphoné à la directrice générale pour lui parler sur «un ton un peu choqué et impoli», selon cette dernière.

AUTO À PAYER

L’élue lui a alors dit que sa fille devait travailler plus d’heures, puisqu’elle avait une auto à payer.

Louise Lemay a aussi interpellé la DG lors d’un caucus du conseil municipal, quelques jours plus tard, pour dénoncer le peu d’heures de travail de sa fille.

Selon la commission, l’élue a ainsi tenté de favoriser d’une manière abusive les intérêts de sa fille.

Pour le maire Yves Tousignant, l’interventi­on de l’élue était «inappropri­ée et déplorable», et il respecte la décision de la commission.

Il a toutefois pris soin de souligner qu’il s’agissait d’une première faute pour Mme Lemay, qui siège au conseil municipal depuis 13 ans.

La conseillèr­e municipale, qui a affirmé à la commission qu’elle comptait démissionn­er à la suite de cet épisode, n’a pas rappelé Le Journal.

Le plus ironique dans cette histoire est que les deux employés ont démissionn­é et que la fille de l’élue a pu travailler tous les samedis à la salle d’entraîneme­nt.

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Louise Lemay Conseillèr­e municipale

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