Le Journal de Montreal

Un éducateur spécialisé accusé de voies de fait sur des handicapés

SHAWINIGAN | Un éducateur spécialisé de la Mauricie est accusé d’avoir violenté sept élèves déficients intellectu­els, dont certains seraient devenus très agressifs en raison de ces présumées agressions.

- AMÉLIE ST-YVES Collaborat­ion spéciale

Selon deux mères dont les fils auraient été victimes de gestes violents de Patrick Chabot, le comporteme­nt de leur enfant s’est dégradé de façon importante après qu’ils furent tombés sous sa supervisio­n.

L’éducateur spécialisé pendant une quinzaine d’années à l’école Val-Mauricie de Shawinigan fait face à huit chefs d’accusation de voies de fait sur sept élèves entre 2010 et 2012. La majorité des présumées victimes ne sont pas en mesure de parler de ce qui s’est passé en raison de leur handicap.

PAR LE COLLET

Selon ce qui a été présenté en preuve, Patrick Chabot aurait notamment pris un handicapé intellectu­el par le collet du manteau et l’aurait pressé contre le mur. Selon la version de l’accusé, l’élève venait de lancer un banc dans le vestiaire.

On reproche aussi à Patrick Chabot, 45ans, d'avoir maîtrisé une adolescent­e en se mettant à cheval sur elle, d’avoir fait des jambettes, et d’avoir forcé un déficient à affronter une phobie.

«Qu’est-ce qu’on n’a pas su? Qu’est-ce que personne n’a vu?» a lancé une des mère au terme des plaidoirie­s.

«On se demandait ce qui se passait. Il était de plus en plus anxieux et avait commencé à faire des crises de nerfs», raconte une autre mère des victimes alléguées. Son jeune serait devenu de plus en plus violent, jusqu’à ce qu’on doive visser les meubles au plancher à l’intérieur de la maison.

La mère ajoute que depuis que son fils est sorti de l’école Val-Mauricie, son comporteme­nt s’est nettement amélioré et sa médication a fortement diminué.

Une autre maman dont le fils aurait subi des mauvais traitement­s remercie le personnel d’avoir dénoncé.

On reproche à Patrick Chabot de l’avoir bousculé volontaire­ment pour le faire tomber à quelques reprises. Elle ignorait quoi que ce soit jusqu’à ce qu’elle reçoive une lettre de l’école qui mentionnai­t l’enquête policière.

Un an après les faits reprochés toutefois, l’attitude de son fils a dégénéré. «Je suis certaine et convaincue qu’il a vécu un stress post-traumatiqu­e. Il en était rendu à lancer des meubles. Il était dangereux», révèle-t-elle.

La défense suggère que Chabot a fait usage d’une force appropriée et que des événements n’ont jamais eu lieu.

Le juge Rosaire Larouche rendra une décision le 24novembre. Une ordonnance de non-publicatio­n nous empêche de divulguer l’identité des victimes alléguées dans cette affaire.

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L'éducateur spécialisé Patrick Chabot fait face à huit chefs d’accusation de voies de fait sur des adolescent­s en déficience intellectu­elle.

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