Violentes échauffourées au Zimbabwe
HARARE | (AFP) De violentes échauffourées ont éclaté hier dans le centre-ville de la capitale zimbabwéenne Harare entre la police et des manifestants de l’opposition qui réclamaient une réforme électorale, un rassemblement qui symbolise le ras-le-bol grandissant envers le régime du président Mugabe.
Selon un journaliste de l’AFP, la police a lancé hier matin des grenades lacrymogènes et utilisé des canons à eau contre les manifestants. Ces derniers ont répliqué par des jets de pierres et en mettant le feu à des pneus. Certains ont déboulonné le panneau d’une rue portant le nom du président Mugabe.
Les policiers ont poursuivi certains manifestants pour les frapper à coups de matraque, et menacé les journalistes qui couvraient l’événement. Selon des défenseurs des droits, 67 personnes ont été interpellées, dont un journaliste.
La situation est restée très tendue dans la journée, la police dispersant tout rassemblement dans le centre-ville d’Harare.
RÉFORME RÉCLAMÉE
La manifestation, qui a pourtant été autorisée par la justice hier matin, était organisée par 18 partis d’opposition, avec certaines figures comme Morgan Tsvangirai du mouvement pour le changement démocratique (MDC) ou Joice Mujuru, ex-vice-présidente désormais à la tête du Peuple du Zimbabwe d’abord (ZPF).
Ils réclamaient une réforme électorale en vue des élections générales de 2018. Robert Mugabe, 92 ans, y est candidat à sa propre succession. «La colère et le désespoir du peuple sont très profonds», a lancé Morgan Tsvangirai. «Ce régime, qui est à son crépuscule, devrait être sur ses gardes. Plus vous essayez de réprimer les citoyens, plus ils reprennent du poil de la bête», a-t-il poursuivi.
«Ces manifestations vont continuer jusqu’au jour où nous voterons. Nous allons faire la même chose vendredi prochain», a prévenu Didymus Mutasa, un ancien proche de Mugabe devenu cadre du ZPF.
Hier, des affrontements ont aussi eu lieu entre des commerçants partisans du parti au pouvoir, la ZANU-PF, qui refusaient de fermer leurs échoppes de rue, et les manifestants.
Les sympathisants de la ZANU-PF ont jeté des pierres aux opposants qui avaient incendié leurs étals.