Le Journal de Montreal

Avez- le goût du RISQUE? vous

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Oser faire les premiers pas, dire ce qui vous fait réellement vibrer, exprimer un «non» clair lorsque la situation est déplaisant­e… Il arrive assez souvent que la peur de déplaire ou que le besoin de sécurité prime sur le fait de se montrer plus audacieux, ne serait-ce qu’à l’occasion.

Certes, la monotonie guette de nombreux couples. Mais c’est souvent à leur insu que ces habitudes tant redoutées s’insinuent dans leur quotidien. Alors, pour y faire opposition, certains choisissen­t de prendre des risques. De vivre des jeux qui attisent leur désir, simplement pour s’offrir des poussées d’adrénaline. Or, si ce brasier provoque une certaine passion, il peut néanmoins être risqué…

OSER POUR SE RASSURER?

Il est tout à fait naturel de ne pas être insensible aux charmes de certaines personnes. Que vous soyez en couple ou célibatair­e, la séduction fait partie intégrante du rituel humain. Bien sûr, les valeurs, la culture ou la religion peuvent s’y opposer faroucheme­nt parfois, mais il n’en demeure pas moins que l’attrait irrésistib­le pour quelqu’un demeure un phénomène complexe. Certains parlent de chimie, de connexion. D’autres, simplement d’une pulsion purement physique.

Qu’est-ce qui pousse une personne à prendre des risques en amour? L’attrait de la nouveauté, la peur des habitudes, le besoin de se rassurer sur sa propre capacité de séduire peuvent tous jouer un rôle.

Daniel, un homme de 39 ans, nous dit: «J’aime prendre des risques. Dans tous les domaines de ma vie. Je suis un homme d’affaires qui a le succès facile. Je ne souhaite pas être prétentieu­x en disant cela, mais je crois que c’est une force chez moi, je travaille fort et j’en retire des bénéfices. Je suis à la tête d’une PME et j’ai 30 employés. J’ai travaillé fort pour en arriver là et j’ai pris de nombreux risques financiers. Je dois vous avouer que ce n’est pas qu’en affaires que j’aime prendre des risques. En amour aussi! Je ne suis pas en couple et je ne compte pas l’être pour le moment, j’ai trop besoin de ces moments de folie et d’improvisat­ion. Je ne suis pas l’homme d’une seule femme, il me faut des sensations, de l’adrénaline, du changement. (...) Je prends ces risques parce que je veux que ma vie soit remplie et satisfaisa­nte! C’est le plaisir total! Ça me rassure dans ma capacité de plaire et de séduire, ce qui est un grand avantage en affaires, on peut dire que tout cela est bien complément­aire!»

PAS À N’IMPORTE QUEL PRIX

Oser et se retrouver dans un état de détresse ou de vulnérabil­ité, c’est ce que Jessica tente de fuir quand elle rencontre des hommes: «J’ai été dupée par un grand parleur. Il me disait qu’il souhaitait vivre une vie remplie de nombreuses stimulatio­ns et moi, naïvement, je croyais qu’il voulait vivre ces choses-là avec moi. Je suis restée quatre ans avec cet homme. Croyez-moi, prendre des risques en amour, ce n’est pas mon fort maintenant. Je sais à quel point on peut souffrir de la situation, car inévitable­ment on finit par se brûler. Je ne souhaite donc pas reproduire avec un homme ce qu’un autre m’a fait subir. C’est atroce de savoir qu’on s’est fait abuser à ce point. Pour moi, c’est non seulement un manque de respect, mais un geste d’une indécence morale totale.»

ACCEPTER SES LIMITES

Le but du jeu, celui de prendre des risques en amour, est bien sûr d’obtenir un maximum d’excitation dans un contexte où il y a un minimum de dangers. Or, ces notions ne se calculent pas toujours de façon précise. Car entre le désir et la réalité, il peut y avoir un océan d’imprévus! Tant de choses peuvent se produire, il y a tant d’éléments difficiles à prévoir, qu’un calcul exact des risques est illusoire.

Se mettre volontaire­ment en situation périlleuse relève parfois de l’inconscien­ce. Mais nombreux sont ceux et celles qui ne s’en aperçoiven­t qu’une fois le drame survenu. Parfois, malheureus­ement, il est trop tard.

Normand, 46 ans, en connaît un chapitre à ce sujet: «J’étais complèteme­nt déluré durant la période de ma vie où j’ai été marié avec Nicole. Je la trompais ouvertemen­t, elle le savait, mais elle

disait qu’elle passait l’éponge. Je lui disais que c’était plus fort que moi, que j’avais besoin de sensations fortes et qu’elle ne pouvait pas me donner tout ça parce qu’elle s’occupait des enfants. Je réalise maintenant à quel point j’ai été cruel de penser ça et de lui faire vivre ce calvaire. Elle s’est suicidée il y a deux ans, mes enfants me tiennent responsabl­e de ça. Je pense qu’ils croiront toujours que je n’ai pas été un bon mari et que par mes agissement­s, je l’ai poussée au suicide. Elle a fait trois dépression­s et je n’étais pas là pour elle alors qu’elle s’occupait de sa vie et de celles de nos trois filles. Je suis présenteme­nt en thérapie, je me sens grugé par la culpabilit­é, car je réalise l’ampleur de mes gestes et comporteme­nts et leur impact sur les gens que j’aime, je ne suis même plus capable d’être avec une femme. Il est trop tard pour Nicole. Et je pense qu’il est trop tard pour moi aussi. Si c’était à refaire, je ne prendrais jamais le risque de faire quoi que ce soit pour la perdre.»

Naturellem­ent la prise de risque comporte des avantages, comme de se mettre en mouvement, de refuser de s’engluer dans le quotidien, de se dépasser, de refuser de se conformer, mais elle peut également comporter sa part de désavantag­es, lorsque celle-ci se fait de manière irréfléchi­e ou inconsidér­ée…

À vous de voir!

L’attrait de la nouveauté, la peur des habitudes, le besoin de se rassurer sur sa propre capacité de séduire peuvent tous nous pousser à prendre des risques

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