Frustrations au FFM
Les séances annulées font plusieurs mécontents
Projections annulées, horaires modifiés, cinéastes frustrés… La 40e édition du Festival des films du monde a connu un départ particulièrement difficile hier.
Avec toutes les tuiles qui se sont abattues sur le FFM au cours des derniers jours, on se doutait bien que le festival de Serge Losique aurait du mal à garder le cap cette année. Alors que la démission en bloc de plusieurs employés du festival a provoqué une confusion générale dans l’organisation de l’événement, les annulations de projections et les nombreux changements d’horaires ont fait plusieurs mécontents chez les festivaliers et invités.
«Ç’a toujours été un festival un peu bordélique, mais cette année, c’est pire que jamais», a admis Charlie McKendy, un habitué du FFM rencontré hier entre deux projections au Cinéma Impérial.
Rappelons que la programmation du FFM a été entièrement modifiée à la suite de la décision du complexe Cineplex Forum, mercredi, de ne plus présenter les films du festival. L’équipe réduite du FFM a tenté de reprogrammer le plus de films possible au Cinéma Impérial, mais plusieurs titres ont écopé et ont été rayés de l’horaire des projections.
Trois films québécois restaurés par Éléphant: mémoire du cinéma québécois devaient être présentés au Cineplex Forum pendant le festival. Ces trois projections ont été annulées.
«Ce qui est le plus frustrant, c’est que personne du festival n’a pris la peine de nous prévenir», a déploré le cinéaste Claude Fournier, codirecteur d’Éléphant.
« IRRESPECTUEUX »
Certains cinéastes étrangers ont appris en débarquant à Montréal que les projections de leur film étaient en péril. C’est le cas de la cinéaste new-yorkaise d’origine belge Serena Dykman, qui a fait le voyage pour présenter son documentaire Nana.
«En lisant les articles sur le FFM cette semaine, j’ai eu une inquiétude, alors j’ai écrit au festival pour savoir si mon film serait présenté quand même, explique-telle.
«On m’a alors assuré que oui. Mais c’est en arrivant dans les bureaux du festival, jeudi, que je me suis rendu compte que c’était la désorganisation totale et qu’on n’arrivait toujours pas à me confirmer qu’il y aurait une projection. J’ai donc décidé moi-même d’annuler la première de mon film.
«Cette situation m’attriste pour le festival et je comprends qu’ils ont des problèmes financiers. Mais je trouve leur attitude irresponsable et irrespectueuse envers les cinéastes qui ont choisi le FFM pour présenter leur film et qui ont dépensé de l’argent pour venir à Montréal. La moindre des choses aurait été de les tenir au courant de la situation.»