Le Journal de Montreal

Tolérer l’intolérabl­e

- LISE RAVARY lise.ravary@quebecorme­dia.com

Voilà que la GRC ajoute le foulard islamique à l’uniforme réglementa­ire féminin, copiant ainsi la police de Toronto, d’Edmonton, de Londres, de St. Paul au Minnesota ainsi que les forces écossaises, norvégienn­es et suédoises.

La GRC n’avait pas vraiment le choix, ayant permis le turban sikh en 1990.

Vendredi, Éric Duhaime révélait à son émission de radio que cette décision, ainsi que l’appel du premier ministre Trudeau d’aller au-delà de la tolérance dans l’affaire du burkini, a mérité au Canada de chaleureus­es félicitati­ons via une publicité qui tourne en boucle sur la chaîne arabe al-Araby al Jadeed financée par le Qatar et dirigée par un Frère musulman.

Notre tolérance plaît aux intolérant­s.

PRESSIONS PLUS QUE VIOLENCES

Pas besoin d’être sociologue pour comprendre qu’un agent de la paix qui affiche sa religion va éventuelle­ment se trouver en apparence de conflit d’intérêts. Mais au 21 siècle, l’ouverture à la diversité quelleequ’elle soit – et c’est là le problème – passe avant la neutralité de l’État.

Le Canada n’est pas au bord de l’islamisati­on, mais on ne peut nier que le fondamenta­lisme musulman a fait des gains considérab­les depuis le 11 septembre 2001.

Oublions les pathétique­s djihadiste­s canadiens, la pression est orchestrée par des organisati­ons mondiales qui passent pour modérées ici – notamment les Frères musulmans – mais dont la mission est de ramener les musulmans à un mode de vie qui ne peut exister qu’en rupture avec les valeurs occidental­es.

Le voile, le burkini, le halal, les associatio­ns bidon, les centres communauta­ires, autant de marqueurs entretenus par l’islam ultraconse­rvateur pour s’enraciner et étendre ses tentacules partout où le terrain semble accueillan­t, grâce à nos lois et à notre libéralism­e.

Pas besoin de ceintures d’explosifs.

DJIHAD JURIDIQUE

Une école secondaire privée non confession­nelle de Calgary a été condamnée à 26 000 $ d’amende pour avoir interdit à deux étudiants musulmans de prier pendant la journée. Or, à l’inscriptio­n, la direction avait averti les parents que l’école n’offrait pas de lieux de prière.

Mais la Commission des droits de l’homme de l’Alberta a statué que les élèves avaient été victimes – le mot le plus dénaturé de la langue française – de discrimina­tion. Qu’importent les règlements d’une institutio­n privée laïque, le droit de prier de manière ostentatoi­re s’applique donc à tout le monde, en tout temps et en tous lieux. La religion a désormais droit de cité partout.

Nous nageons en pleines contradict­ions. Le désir de protéger le mode de vie occidental serait motivé par «l’islamophob­ie», mais la préservati­on et l’élargissem­ent du mode de vie islamique est un symbole de progressis­me.

Que ces réalités nous troublent ou pas, elles sont là pour rester. Le monde est ainsi fait maintenant. Et pour longtemps: les changement­s climatique­s vont engendrer encore plus de migrations vers le nord.

Beaucoup de réfugiés seront attendus à leur descente d’avion par des organismes de charité «islamisant­s». Des organismes liés aux Frères musulmans parrainent déjà des familles entières de Syriens.

LA FIN D’UN MONDE

La civilisati­on occidental­e telle que nous la connaisson­s, façonnée par le parlementa­risme, les Lumières, la Révolution française, la Révolution américaine, le féminisme et la protection des libertés individuel­les, achève son tour de piste.

Qu’est-ce qui la remplacera? Le modèle chinois, ce curieux mélange de richesse privée et d’oppression étatique, ou le modèle musulman, qui ne tolère aucune diversité, aucune liberté? Rien de tout cela, je l’espère, mais quoi qu’il arrive, nous sommes présenteme­nt sans recours contre les avancées de l’islam, variété fondamenta­liste, dans nos États de droit.

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