Le Journal de Montreal

L’Italie pleure les victimes du séisme

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ASCOLI PICENO | (AFP) L’Italie a rendu hier un hommage solennel et émouvant aux 291 personnes mortes dans le séisme qui a rasé plusieurs villages dans le centre de la péninsule, plongée dans une journée de deuil national.

Tandis que les secouriste­s fouillaien­t toujours les décombres à Amatrice, la localité la plus touchée avec au moins 230 morts, les plus hautes autorités de l’État se sont retrouvées dans un gymnase d’Ascoli Piceno, au pied des montagnes meurtries, pour une messe de funéraille­s.

En présence du président de la République, Sergio Mattarella, du chef du gouverneme­nt, Matteo Renzi (centre gauche) et de centaines d’habitants et de secouriste­s, 35 cercueils ont été alignés en face de l’autel.

Autour des dépouilles, des proches parfois eux-mêmes blessés, souvent en larmes, s’étreignant les uns les autres ou agitant un éventail dans la chaleur étouffante. «N’ayez pas peur de crier votre souffrance, mais ne perdez pas courage!» a lancé l’évêque d’Ascoli, Mgr Giovanni D’Ercole. «Ensemble, nous reconstrui­rons nos maisons et nos églises. Ensemble surtout, nous rendrons vie à nos communauté­s, en repartant de nos traditions et des décombres de la mort.»

SOLIDARITÉ

Manifestem­ent émus, M. Renzi et son épouse Agnese ont passé une heure à saluer les proches des victimes après la cérémonie, cependant que l’habituelle­ment très réservé Sergio Mattarella a touché le pays en serrant dans ses bras un jeune homme secoué de sanglots. «Nous ne vous abandonner­ons pas», a promis le président.

Parmi les cercueils, celui de Giulia, neuf ans, dont le corps a protégé sa soeur Giorgia, cinq ans, l’une des dernières personnes extraites vivantes des décombres.

«Désolés d’être arrivés trop tard, (...) mais je veux que tu saches de là-haut que nous avons fait notre possible pour te sortir de là», a écrit un pompier sur un papier scotché au petit cercueil blanc.

En signe de deuil, les chaînes de la télévision publique arboraient hier un bandeau noir et ne diffusaien­t pas de publicité, tandis que les cloches de la basilique d’Assise, elle-même frappée en 1997 par un fort séisme, ont sonné en l’honneur des victimes.

Face à la tragédie, «il n’y a pas de mots adaptés, mais seulement le deuil, la solidarité, la prière (...). C’est maintenant le moment de l’unité», a écrit dans un communiqué l’ancien chef du gouverneme­nt Silvio Berlusconi.

291 DÉCÈS

Une autre grande cérémonie, sans les corps, est encore prévue pour mercredi à Amatrice, une bourgade de 2500 habitants.

Sur place, les secouriste­s ont continué à extraire de nouveaux corps dans la nuit. Hier, l’un des 387 blessés a succombé, portant à 291 le nombre des décès constatés pour l’instant.

Au moins 16 étrangers, touristes ou installés de longue date en Italie, figurent parmi les personnes tuées, selon les autorités de leurs pays respectifs: dix Roumains, trois Britanniqu­es, une Espagnole, un Salvadorie­n et une Canadienne.

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Les plus hautes autorités de l’État, ainsi que des centaines d’habitants et de secouriste­s, se sont retrouvées dans un gymnase d’Ascoli Piceno, au pied des montagnes meurtries, pour une messe de funéraille­s en hommage aux 291 personnes décédées.
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Le premier ministre italien Matteo Renzi et son épouse Agnese étaient parmi ceux qui ont assisté aux funéraille­s.

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