Chefferie du PQ : et maintenant ?
Véronique Hivon s’est retirée de la course à la chefferie du PQ pour des motifs sérieux de santé. C’est bien dommage pour elle, surtout quand on sait à quel point le métier de politicien est exigeant, plus encore lorsqu’on brigue le leadership de son parti ou lors d’une élection.
Cela étant, il faut être lucide. Mme Hivon n’avait aucune chance de l’emporter. Sa candidature avait généré un certain engouement aux balbutiements de la course, mais la balloune s’était dégonflée très rapidement.
Elle n’a pas su s’imposer comme une solution de rechange à son collègue Alexandre Cloutier. Souhaitons-lui donc de se rétablir promptement et de pouvoir reprendre son excellent travail de députée de l’opposition le plus tôt possible.
LES QUATRE « P »
Au fait, voici une devinette: quel est l’intrus dans le groupe des quatre «P»: Pokémons, PK, Pitbulls, PQ?
C’est effectivement le PQ, soit le seul du lot qui n’a nullement soulevé les passions ni généré une once d’intérêt au cours de la période estivale. Est-ce que les artisans du PQ finiront par captiver la population pour cette énième bataille pour la tête du parti?
L’abandon de la députée de Joliette pourrait changer la donne. Bien que ses appuis stagnaient depuis belle lurette, il n’en demeure pas moins que chaque candidat restant voudra s’approprier les votes qui étaient destinés à Mme Hivon.
À commencer par les cinq députés qui s’étaient rapidement ralliés à cette dernière. Aucun n’exerce un poids réel au sein de la députation et chez les membres, mais il reste qu’un ralliement massif auprès de l’un ou l’autre des aspirants pourrait envoyer un certain message.
AVANTAGE LISÉE
Et puis, il y a l’entourage de l’ex-candidate. En coulisse, les clans Cloutier et Hivon ne se faisaient aucun quartier. Les attaques étaient virulentes. Cela pourrait avantager Jean-François Lisée et Martine Ouellet, qui aimeraient bien grossir les rangs de leurs organisations respectives.
Par contre, les militants qui appuyaient Mme Hivon pourraient naturellement se tourner vers Alexandre Cloutier en raison des similitudes entre ce que les deux candidats proposaient. À moins que, à l’instar du reste de la population, les membres ne soient d’avis que le favori Cloutier déçoit depuis le début de la course.
À l’inverse, Jean-François Lisée continue de surprendre par sa ténacité, sa lucidité et sa volonté de brasser la cage. Mise à part cette drôle de proposition de faire en sorte que le gouvernement prête de l’argent aux citoyens trop endettés, son parcours est quasi parfait jusqu’à maintenant.
S’il réussit à accentuer le momentum qu’il a créé, il pourrait déjouer les pronostics.
Les questions sont plus nombreuses que les réponses, l’analyse de la politique n’étant assurément pas une science exacte.
N’empêche que ce rebondissement me permet enfin d’anticiper un peu de suspense et d’intérêt. En tout cas, si vous avez lu tout cet article, c’est qu’il y a peut-être de l’espoir!