Le Journal de Montreal

Datsyuk pour redorer le blason

- Slava Malamud Collaborat­ion spéciale

La saison 2016-2017 de la Ligue continenta­le russe (KHL), la neuvième dans l’histoire du circuit, a commencé la semaine dernière, sans tambour ni trompette. Ce début tiède est certaineme­nt relié en partie aux Jeux olympiques de Rio, qui ont soulevé des sentiments partagés chez les Russes. Toutefois, il est également évident que la KHL est beaucoup moins prestigieu­se qu'avant.

Cela est dû au départ d’une des plus grandes vedettes de la ligue, Alexander Radulov, qui a décidé de tenter une dernière fois l’aventure dans la Ligue nationale de hockey (LNH), choisissan­t le Canadien comme tremplin. Alors que ce retour laisse plusieurs partisans sceptiques en Amérique, il crée un énorme trou dans la KHL. La Russie pourra compter sur le retour de l’ancienne vedette des Red Wings de Detroit Pavel Datsyuk, mais Radulov, plus jeune et plus productif, sera difficile à remplacer. Il sera en outre compliqué, pour Datsyuk, de reproduire la fougue et la personnali­té extravagan­te de Radulov.

L’arrivée de Datsyuk pourrait cependant permettre à l’autre grande vedette de la ligue, Ilya Kovalchuk, de se remettre sur les rails. L’ancien capitaine de l’équipe nationale russe, qui a subi l’humiliatio­n d’être ignoré par son entraîneur lors des séries éliminatoi­res la saison dernière et d’être exclu du Championna­t du monde et de la Coupe du monde, demeurera une saison de plus dans le giron du SKA Saint-Pétersbour­g.

La direction du SKA n’avait que peu d’autres choix, puisqu’aucune autre équipe ne pouvait s’offrir le faramineux contrat de l’attaquant. Elle a tout de même mis les chances de son côté en congédiant son entraîneur-chef, que Kovalchuk n’appréciait pas, et en embauchant Datsyuk.

Il y a peu de gens aussi respectés que Datsyuk dans le monde du hockey russe. Celui-ci a par ailleurs joué dans le même trio que Kovalchuk à plusieurs reprises sur la scène internatio­nale, notamment aux Championna­ts du monde en 2003 et aux Jeux de Sotchi en 2014. Si une personne peut amener Kovalchuk à abandonner son attitude égocentriq­ue, c'est bien Datsyuk.

DES NOUVEAUTÉS

Datsyuk et l’expansion à Pékin ne sont pas les seuls ajouts dans la KHL cette année. Comme c’est le cas chaque saison, la ligue a amené d’anciens joueurs de la LNH pour susciter davantage d’intérêt en Europe. Cette fois, l’ex-gardien du CH Ben Scrivens et le joueur de centre Maxime Talbot sont les plus grosses prises.

La destinatio­n de Talbot est Iaroslavl, où il jouera pour le Lokomotiv. En plus de l’ancien des Penguins de Pittsburgh, le Lokomotiv a embauché Brandon Kozun, qui a déjà porté les couleurs des Maple Leafs de Toronto et qui a été le meilleur pointeur du Jokerit de Helsinki lors de la dernière campagne. Avec ces ajouts, l’équipe espère pouvoir terminer en tête de l’Associatio­n de l’Ouest, devant le SKA.

Pour ce qui est de Scrivens, il a immédiatem­ent obtenu le poste de numéro 1 avec le Dinamo de Minsk. Le club biélorusse de la KHL n’a en effet pas besoin de respecter les quotas de rencontres disputées par des gardiens étrangers. Les dirigeants du club ont un oeil sur Scrivens depuis son passage avec l’équipe canadienne dans le pays d’Europe de l’Est lors des Mondiaux de 2014. L’entraîneur des gardiens du Dinamo a affirmé que le vétéran connaîtra du succès, étant donné qu'il «n’est pas un gardien nord-américain typique, car il est rapide, athlétique et flexible».

SUSPENSION À VIE

Damir Ryspayev, du Barys d’Astana, entretient une réputation de mauvais citoyen de la KHL. De nombreux incidents peu flatteurs ont résulté de ses colères et il a dépassé les bornes lors des matchs présaison.

Dans une rencontre face au Red Star de Kunlun, le pugiliste a violemment attaqué plusieurs adversaire­s, mettant K.-O. certains d’entre eux sans faire face à quelque opposition. Peu rassasié, il a ensuite défié les joueurs au banc, envoyant quelques coups de poing avant d’être contrôlé par ses coéquipier­s.

Malgré le fait que son entraîneur Andrey «Dirty Naz» Nazarov ait probableme­nt cautionné le geste, Ryspayev a été le seul puni. Il a été banni à vie de la KHL, une décision sans précédent que les dirigeants espèrent suffisante pour réduire la violence dans la ligue.

Le précédent record pour la plus longue suspension était de 27 matchs, décernée au bagarreur Jeremy Yablonski. L’entraîneur de Yablonski à ce moment? Nazarov, bien sûr.

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