Le Journal de Montreal

L’ouverture selon Alexandre Cloutier

Ainsi, pour Alexandre Cloutier, les péquistes, lorsqu’ils se choisiront un chef, auront le choix entre l’ouverture et le repli.

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Monsieur Ouverture étant bien sûr le Trudeau québécois, et Monsieur Fermeture étant Jean-François Lisée, qui a osé – scandale, enfer et damnation! – se demander si l’on ne devrait pas interdire la burqa, cette prison en tissu qu’aucun politicien n’achèterait à sa femme ou à sa fille, mais que tous défendent pour avoir l’air cool.

INTÉGRONS MAL NOS IMMIGRANTS !

Ainsi, selon Alexandre Cloutier, baisser le seuil d’immigratio­n pour nous assurer de mieux intégrer les immigrants que nous recevons est un signe de repli.

L’ouverture, pour lui, serait d’ouvrir les portes et de recevoir des immigrants que nous ne pourrons ni franciser ni embaucher. Ben coudonc. Drôle de façon d’envisager l’intégratio­n.

«Venez au Québec, nous ne pourrons pas vous apprendre notre langue, faute de moyens, et vous passerez vos journées à vous tourner les pouces en attendant votre chèque de B.S., mais ça ne fait rien, ça fera quelque chose à raconter à vos enfants lorsque vous irez les visiter à Toronto!»

Pour Alexandre Cloutier, être lucide, regarder la réalité en face et tenir compte de nos moyens lorsque vient le temps d’élaborer une politique d’immigratio­n responsabl­e équivaut à tourner le dos aux «racines humanistes du PQ».

Et après ça, le député de Lac-SaintJean se demande pourquoi tant de gens le comparent à Justin Trudeau.

Duh!

UNE POLICE DES IMAMS ?

Alexandre Cloutier affirme que les imams du Québec devraient suivre une formation «éthique» de l’État québécois, histoire de s’assurer que les valeurs qu’ils prêchent dans leur mosquée n’entrent pas en contradict­ion avec celles du Québec. O.K., parfait. Est-ce à dire que cette formation serait obligatoir­e? Que les musulmans qui ne l’auraient pas suivie ne pourraient être imams sur le territoire québécois?

Y aura-t-il une «police des mosquées» qui se promènerai­t aux quatre coins de la province pour demander aux différents imams de prouver qu’ils ont la certificat­ion requise pour enseigner le Coran?

Et que ferait-on avec les imams autoprocla­més qui ne seraient pas «approuvés» par l’État? On fermerait leur mosquée?

Quelle est la différence entre ça et une loi interdisan­t la burqa et le tchador sous prétexte que ces vêtements ne respectent pas le principe d’égalité homme femme si cher aux Québécois?

Si je comprends bien Alexandre Cloutier, on peut empêcher un imam intégriste de prêcher, mais on ne peut pas empêcher une femme de porter un vêtement représenta­nt les valeurs intégriste­s. Euh… pourquoi? Pourquoi la première politique serait-elle acceptable, mais pas la seconde?

LE CHOIX

Je sais qu’Alexandre Cloutier ne sera pas content, mais…

Chaque fois qu’il accuse Jean-François Lisée de favoriser le «repli identitair­e» quand il se pose des questions parfaiteme­nt légitimes sur le seuil d’immigratio­n et le port du voile intégral (questions que tous les pays démocratiq­ues se posent), Adil Charkaoui a un orgasme.

C’est EXACTEMENT ce que cet imam intégriste fait avec son organisme bidon.

Il traite d’islamophob­e et d’intolérant quiconque ose critiquer le credo multicultu­rel.

Un choix entre l’ouverture et la fermeture?

Plutôt un choix entre la naïveté et la lucidité.

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Se questionne­r sur la burqa, c’est être fermé ?

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