Les pitbulls ont causé près de 40 % des morsures dit Montréal
Un règlement pour interdire ces chiens doit être adopté ce soir à l’hôtel de ville
Près de 40% des morsures de chien sont causées par des pitbulls depuis 2015, a dévoilé Montréal à l’aube de l’adoption de son controversé règlement pour les interdire.
«Depuis l'année passée, il y a eu 362 morsures dont 37 % ont été causées par des pitbulls», fait valoir le maire de Montréal, Denis Coderre.
Avec ces nouvelles données, obtenues par Le Journal, le maire entend démontrer que le nouveau règlement sur les pitbulls, qui doit être adopté ce soir, est nécessaire, même s’il est critiqué.
La semaine dernière, l’élue responsable du projet de règlement, Anie Samson, avait indiqué qu’il était basé sur le «gros bon sens».
Néanmoins, des pro-pitbulls ont prévu de manifester aujourd’hui et talonner les élus lors de la période de questions réservée aux citoyens pendant le conseil municipal.
Le maire reste ferme et n’a pas l’intention de reculer.
«On comprend qu'il peut y avoir des bonnes bêtes, et des gens qui font un excellent travail, mais il faut trouver cette façon équilibrée de se sentir en sécurité», soutient M. Coderre.
NOUVELLES DONNÉES
Selon les plus récentes données compilées par la Ville, 426 rapports de morsures ont été déposés entre le 1er janvier 2015 et le 21 septembre 2016.
Des blessures ont été infligées dans 137 cas par des pitbulls qui ont été identifiés par un policier, le propriétaire du chien ou par la personne mordue.
Les bergers allemands viennent au deuxième rang du type de chiens causant des morsures, alors qu’ils ont été impliqués dans 44 incidents.
Malgré un nombre important de morsures sur son territoire, Montréal n’a ordonné que 14 euthanasies.
Le maire a tout de même souligné que la moitié concerne des chiens de type pitbull.
CHIFFRES CONTESTÉS
Ces nouveaux chiffres sont toutefois contestés par la SPCA.
L’organisme de défense des animaux rappelle que, la semaine dernière, les fonctionnaires de la Ville et les policiers ont admis qu’aucun test d’ADN n’est pratiqué sur les chiens pour s’assurer de leur race.
«Ils peuvent bien brandir des chiffres, mais ce qu’on sait aujourd’hui, c’est que leurs propres employés ont indiqué qu’on ne pouvait déterminer la race d’un chien d’un simple coup d’oeil», a mentionné Benoit Tremblay, directeur général de la SPCA.
Le maire Coderre réplique que si les pitbulls ne sont pas une race, il est du moins possible «de les reconnaître selon les critères de l’Association canadienne canine».
La colorée avocate Anne-France Goldwater, qui promet de sortir ses crocs si le règlement est adopté, pourrait aussi se présenter à l’hôtel de ville.
«J’ai des dossiers à la Cour, mais je vais surveiller ça de près et j’espère que M. Coderre ne va pas commettre cette grave erreur d’aller de l’avant avec cette réglementation anti-scientifique», a-t-elle indiqué.
- Avec la collaboration de Marie-Christine Trottier, Agence QMI.