Des milliers d’internautes piégés par un faux site d’escortes
AGENCE QMI | Des milliers d’internautes se sont retrouvés piégés par un faux site d’escortes créé de toutes pièces par une association française qui prône l’abolition de la prostitution.
Le Mouvement du Nid, un organisme qui milite depuis 70 ans contre la prostitution, a voulu monter l’envers du décor aux clients et a dévoilé le bilan de cette opération jeudi, a rapporté le journal Le Figaro.
Le site girlsofparadise.sex proposait ainsi les services d’une dizaine de femmes, âgées de 19 à 40 ans. Présentées en petite tenue, leur profil respectif dévoilait leurs mensurations, une petite description, et donnait accès aux clients à un numéro de téléphone ou à une messagerie instantanée.
MORTES
Sauf que toutes les femmes présentées étaient en fait déjà mortes et, au bout du fil, c’était avec des militants du Mouvement du Nid que les clients parlaient. «Je pense que toi et tes copains vous ne pourrez pas la voir ce soir. En fait elle a été retrouvée morte dans l’appartement où elle recevait ses clients. Elle est morte de 53 coups de couteau», a pu entendre l’un des potentiels clients.
À ceux qui ont opté pour la messagerie instantanée, des photos de femmes défigurées leur sont apparues, accompagnées d’un texte: «Je suis morte assassinée par un client d’une douzaine de coups de couteau».
«Girls of paradise» a reçu 600 appels et 4000 messages ont été envoyés. Un succès possible notamment grâce au bon référencement sur Google dont le site a bénéficié.
Tous les destins de ces femmes sont réels, a rappelé l’association.
Claire Quidet, porte-parole du mouvement, a confié au Figaro que certes, «les clients étaient relativement horrifiés quand on leur annonçait qu’Inès ou Sonia était morte. Mais passé le choc, ils revenaient à leur objectif initial et étaient pour la plupart dans le déni» en demandant les services d’une autre jeune femme sans savoir qu’ils étaient en ligne avec des militants.
En France, depuis avril 2016, les clients des prostituées sont passibles de 1500 euros (2220$) d’amende et de 3750 (5500 $) en cas de récidive.