Le Journal de Montreal

Sa candidatur­e écartée parce qu’elle a déjà fait faillite

Desjardins va rappeler ses sous-traitants à l’ordre après cet incident

- DIANE TREMBLAY

Desjardins va rappeler ses soustraita­nts à l’ordre après que l’un d’eux eut demandé à une femme, lors d’un entretien d’embauche, si elle avait déjà fait faillite, une pratique jugée discrimina­toire par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Le fournisseu­r de services alimentair­es Groupe Excelso a écarté la candidatur­e d’une mère de famille parce qu’elle a fait faillite il y a trois ans. La femme sollicitai­t un emploi dans une cafétéria de la Cité Desjardins de Lévis.

Outrée, celle-ci a voulu dénoncer cette façon de faire «cavalière», surtout que l’on venait tout juste de lui annoncer l’obtention du poste qui consistait à servir du café et des viennoiser­ies. «J’étais offusquée. On avait même convenu que je commencera­is à travailler le lendemain quand elle m’a glissé la question durant la conversati­on», a confié la dame au Journal.

Le porte-parole de Desjardins, Richard Lacasse, reconnaît que les personnes qui ont accès à des lieux sécurisés doivent se soumettre à une enquête de sécurité incluant une enquête de crédit.

Cependant, il ajoute que le seul fait d’avoir fait faillite ne disqualifi­e pas une personne qui souhaite travailler pour un sous-traitant alimentair­e. «Il est clair que les antécédent­s criminels pèsent beaucoup plus lourd», a-t-il dit.

RAPPEL À L’ORDRE

À la suite de ce qui est arrivé, Desjardins va communique­r avec ses sous-traitants pour les rappeler à l’ordre.

«La responsabi­lité de l’enquête revient à Desjardins», a répété M. Lacasse.

Selon la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, les employeurs n’ont pas le droit de poser des questions sur des caractéris­tiques personnell­es d’un candidat, sauf si ces questions traitent d’une qualité ou d’une aptitude requise par l’emploi.

RENCONTRE PRÉVUE

Le Groupe Excelso s’explique mal ce qui s’est passé, mais il assure qu’il va rencontrer ses gestionnai­res pour les informer des limites de leurs pouvoirs. «Ça peut arriver que les candidats nous demandent sur quoi va porter l’enquête. Cela peut nous amener à donner des exemples. C’est pour mettre les gens à l’aise et pour ne pas retarder inutilemen­t le processus. Il y a peut-être eu un dérapage», a concédé Josée Paré, vice-présidente aux ressources humaines du Groupe Excelso.

La mère qui a été lésée n’entend pas porter plainte auprès des instances concernées.

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