Le Journal de Montreal

La retraite bien vécue

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’ai 84 ans et en juillet dernier, ça a fait 20 ans que je suis à la retraite. Je lis votre Courrier régulièrem­ent. Dernièreme­nt, mon attention fut attirée par les réplique faites à la lettre d’une femme qui rouspétait parce que son mari retraité ne voulait rien faire. Elle allait même jusqu’à dire qu’elle songeait à l’empoisonne­r tant son manque d’énergie lui tombait sur les nerfs. En lisant sa lettre, je me suis demandé si ce n’était pas plutôt elle qui était une si grande empoisonne­use, que ça justifiait son conjoint de ne plus vouloir rien faire avec elle?

Mon épouse et moi tout au contraire, on a pratiqué plusieurs loisirs ensemble. Mais j’en ai quand même pratiqué de nombreux autres sans elle. Entre autres, j’ai fait un voyage organisé à l’île d’Anticosti. Je me suis trouvé des amis musiciens et on est allé faire des après-midi musicaux dans des résidences. Je fus même transporte­ur et accompagna­teur pour l’une de ces résidences.

J’ai fait partie de quelques associatio­ns. Je joue au billard trois fois par semaine. Je fais du bénévolat deux après-midi par semaine également. Durant l’hiver je joue aux quilles, et tout ça, en plus de rendre service à mes fils de temps à autre. Pendant ce temps-là mon épouse se tient occupée elle aussi avec certains loisirs qui lui plaisent. Je vous jure qu’elle et moi on n’a pas le temps de s’ennuyer. Donc à cette dame et à ses semblables je dis : « Travaillez donc à vous bâtir une existence heureuse au lieu de chialer après votre époux! » Un papi de Repentigny

On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Et effectivem­ent cette personne n’a pas à attendre que son mari bouge de sa chaise pour bouger elle-même. Quand il y va de son propre équilibre personnel, rien ne doit nous retenir de prendre le taureau par les cornes.

Les droits dans une union de fait

À cette personne qui était en union de fait depuis 18 ans avec son chum et qui s’inquiétait quant à ses droits légaux advenant une séparation, vous avez répondu de façon bien maigre en lui disant « …que le Québec est la seule province à n’offrir aucune protection légale aux couples qui ne sont pas mariés. Que le Gouverneme­nt s’apprêtait à réviser le droit de la famille et que peut-être des changement­s pourraient être apportés en fonction d’une demande citoyenne en ce sens. Mais que pour le moment ce n’était pas le cas. »

Selon moi, vous auriez pu ajouter à l’intention de cette personne qu’en l’absence de loi, elle pouvait signer avec son conjoint un contrat de vie commune, lequel la protègerai­t en lui donnant l’assurance, par exemple, que son conjoint reconnaît qu’elle a droit à 50% de la valeur de leur propriété. De plus vous auriez pu lui recommande­r d’inciter son conjoint à rédiger un testament dans lequel celui-ci reconnaiss­ait qu’il lui lègue certains biens qu’ils ont en commun. Ces documents faits devant notaire lui assureraie­nt le juste retour de ce quelle a investi dans leur vie commune. Merci pour votre Courrier et bonne journée

Comme j’ai l’habitude de faire, j’ai répondu en fonction de la question qui m’était posée par cette personne. Surtout du fait qu’elle croyait à tort, comme de nombreux québécois et québécoise­s d’ailleurs, que la loi du partage du patrimoine familial en vigueur au Québec pour les couples mariés, s’appliquait aux couples en union de fait, à partir du moment qu’ils faisaient vie commune depuis quelques années, comme c’est le cas d’ailleurs dans les autres provinces canadienne­s. J’aurais effectivem­ent pu donner un peu plus d’étoffe à ma réponse en lui faisant certaines suggestion­s du type de celles que vous lui faites, en attendant que la loi change. Merci de me donner l’occasion de revenir sur le sujet.

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