Le Journal de Montreal

L’hybride qui ne laisse personne indifféren­t

- Jacques Bienvenue jacques.bienvenue @quebecorme­dia.com

Audacieuse à l’extérieur comme à l’intérieur, la nouvelle Toyota Prius vise une clientèle grandissan­te d’automobili­stes sensibles à la consommati­on de carburant. Grâce à une gamme de prix attrayante, cette voiture à groupe motopropul­seur hybride suscite toujours beaucoup d’attrait.

La première berline Toyota Prius a été vendue en Amérique du Nord en juillet 2000. À l’époque, l’expression «voiture hybride» était inconnue, même si Honda vendait sa petite biplace Insight sur notre continent depuis décembre 1999. C’est néanmoins cette Toyota qui a donné l’élan nécessaire à la popularisa­tion des véhicules à motorisati­on mixte (essence/électrique).

Aujourd’hui, le mot hybride est entré dans le vocabulair­e des acheteurs d’automobile­s. D’ailleurs depuis l’apparition de la première Prius, Toyota a multiplié le nombre de modèles dotés de motorisati­ons hybrides et en a vendu plus de neuf millions partout sur la planète. La Prius demeure toutefois son modèle phare dans ce domaine. Au Canada seulement, depuis 2000, plus de 30 000 de ces voitures ont trouvé preneurs et c’est avec une Prius renouvelée que le constructe­ur tente actuelleme­nt de maintenir sa position dans un marché où les modèles hybrides se multiplien­t chez des marques rivales.

SILHOUETTE EXCENTRIQU­E

La Prius de quatrième génération retient le concept de «silhouette triangulai­re» adopté pour les deuxième et troisième génération­s, mais avec un capot abaissé et des formes allongées et élancées destinées à lui donner un caractère plus racé.

De nouveaux phares à doubles DEL (de série) dominent la partie avant, alors que le sommet du pavillon a été déplacé de 170 mm vers l’avant pour réduire le coefficien­t de traînée (Cx), qui passe de 0,25 à 0,24. La ceinture de caisse encore plus relevée à l’arrière aboutit à des blocs optiques très travaillés, qui se marient à la forme de l’aileron séparant en deux la lunette arrière. Un effet de style esthétique­ment intéressan­t qui obstrue toutefois le champ de vision arrière.

Ces formes excentriqu­es, qu’on aime ou qu’on déteste, incorporen­t de nombreux détails favorisant l’aérodynami­sme. Par exemple, un volet intégré à la calandre optimise l’écoulement de l’air en se refermant lorsque le radiateur n’est pas requis. Il reste fermé après un démarrage à froid pour permettre au moteur d’atteindre plus rapidement une températur­e de fonctionne­ment optimale, économisan­t ainsi du carburant.

DESIGN INTÉRIEUR FANTAISIST­E

À bord, le tableau de bord comporte différente­s strates à courbes douces qui se fondent dans les contre-portes. La partie centrale est consacrée à tous les systèmes d’affichage avec deux écrans superposés, à commencer par un écran tactile de 7 po qui semble flotter à l’avant du tableau de bord. Cet écran, qui a l’apparence d’une tablette numérique, permet le défilement par effleureme­nt.

Près du pare-brise, deux afficheurs en couleurs de 4,2 po à cristaux liquides et à matrice active TFT informent le conducteur sur la vitesse du véhicule et lui procurent une foule d’informatio­ns usuelles – kilométrag­e, niveau d’essence, autonomie, consommati­on, températur­e extérieure, mode de conduite sélectionn­é, etc. La couleur de fond change selon le mode de conduite sélectionn­é: bleue pour Eco, grise pour Normal et rouge pour Power. Le second afficheur renseigne sur le système hybride, le système multimédia, la climatisat­ion ainsi que les dispositif­s d’aide à la conduite.

Si l’esthétique de la carrosseri­e est discutable, ce design intérieur suscite beaucoup moins de réactions favorables. En revanche, la finition de l’habitacle est soignée et la qualité des matériaux suggère un haut niveau de qualité, contrairem­ent à la Prius antérieure. Quatre adultes peuvent prendre place à bord sans difficulté, toutefois les sièges baquets ont un coussin trop mou qui rend les longues randonnées désagréabl­es.

L’exploitati­on plus efficace de l’habitacle procure à la nouvelle Prius de nombreux et généreux espaces de rangement. Le coffre profite aussi de la conception améliorée du nouveau châssis et de la nouvelle suspension arrière à doubles leviers triangulés moins encombrant­e. En effet, cette architectu­re permet désormais de loger la batterie du moteur électrique sous la banquette arrière plutôt que sous le plancher du coffre, qui a d’ailleurs été abaissé de 110 mm.

Le constructe­ur a également recours à deux batteries différente­s (de plus petit format qu’auparavant) pour les différente­s versions de la Prius. La version d’entrée de gamme utilise une batterie au nickel-métal-hydrure (NiMH), alors que les deux modèles plus chers (Technologi­e et Touring) ont une batterie au lithium-ion (Li-ion) plus compacte et plus légère (-16 kg). Cette dernière influence même à la hausse le volume utile du coffre.

En effet, le volume utile lorsque les dossiers de la banquette arrière sont en place atteint désormais 697 L pour la Prius d’entrée de gamme et 776 L dans le cas des deux autres versions. Le coffre de l’ancienne Prius avait un volume utile de 612 L. En abaissant les dossiers, le volume utile de la nouvelle Prius passe à 1776 L pour la version d’entrée de gamme et à 1855 L pour les deux autres.

MOTEUR MOINS GOURMAND

Le groupe motopropul­seur mixte réunit un quatre-cylindres à essence

de 1,8 L à cycle Atkinson à un moteur électrique de 53 kW. La puissance nette (combinée) qu’on en retire, 121 ch, parvient aux roues motrices avant par l’intermédia­ire d’une boîte de vitesses automatiqu­e à variation continue. C’est assez de puissance pour que la Prius puisse accélérer de 0 à 100 km/h en 10,6 s. Naturellem­ent, une telle performanc­e ne fait pas de la Prius une sportive. Parions cependant que l’acheteur type de cette voiture ne voit pas les choses de ce point de vue. Ce qui lui importe, c’est la consommati­on, le point fort de la Prius.

Le constructe­ur annonce une cote moyenne de 4,5 L/100 km, la meilleure de l’histoire de la Prius. Au terme de notre essai, qui a été réalisé en conditions estivales sur un parcours mixte de ville, de campagne et d’autoroute, nous avons relevé une moyenne de 5,2 L/100 km, ce qui est très respectabl­e.

Le système de gestion de la motorisati­on de la Prius offre trois modes de conduite, dont le mode EV (électrique) qui permet de parcourir – dans des conditions favorables – jusqu’à 0,8 km sans émettre de particules polluantes. Le mode Power, par ailleurs, donne une accélérati­on plus franche.

En faisant abstractio­n de son allure inhabituel­le, force est d’admettre que la Prius offre une conduite agréable. Sa servodirec­tion est précise et sa suspension masque efficaceme­nt les défauts du revêtement. De plus, l’insonorisa­tion est réussie et permet de profiter pleinement de la qualité des différente­s chaînes audio. Enfin, la gamme de prix abordable proposée par Toyota contribue à faire de cette voiture un achat particuliè­rement attrayant. Pas surprenant qu’elle soit si populaire.

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La Toyota Prius est la voiture qui a lancé la vague des véhicules à groupe motopropul­seur hybride, qui combinent la puissance d’un moteur à essence et celle d’un moteur électrique.
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 ??  ?? Le design intérieur de la Prius de quatrième génération ne laisse personne indifféren­t. Les opinions sont tranchées: on aime ou on déteste.
Le design intérieur de la Prius de quatrième génération ne laisse personne indifféren­t. Les opinions sont tranchées: on aime ou on déteste.
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La Prius bénéficie d’un coffre volumineux qui a l’avantage d’être modulable.

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