Le Journal de Montreal

La honte nationale

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On ne pourra pas reprocher au directeur général de l’équipe des États-Unis de ne pas avoir été honnête après que son équipe eut été incapable de remporter un seul match à la Coupe du monde de hockey.

Dean Lombardi n’a pas fait de cachettes, et lorsqu’on lui a demandé de nous expliquer la déconfitur­e de son équipe, il a admis avoir fait une erreur majeure qui dépasse celle de ne pas avoir choisi les bons joueurs, soit de ne pas s’être suffisamme­nt préparé pour le premier match face à l’Europe.

«On a tellement passé de temps à bâtir une équipe pour battre le Canada, qu’on a complèteme­nt oublié de se concentrer sur notre premier match face à l’Europe, soutient Dean Lombardi.

«Les entraîneur­s n’ont pas fait un bon travail pour préparer l’équipe, mais j’aurais dû mettre l’accent aussi sur cette rencontre. Je suis le grand responsabl­e de ce manque des préparatio­n en fin de compte.»

LA FAUTE À JOHN TORTORELLA ?

C’est vraiment la seule fois que Dean Lombardi a critiqué le travail de ses entraîneur­s.

Reste qu’on sent qu’il a beaucoup de regrets. Et même si publiqueme­nt il est très difficile pour lui de dire qu’il s’est trompé sur toute la ligne, il reconnaît qu’il aura des comptes à rendre.

«Chaque saison qui se termine, je fais le bilan et je dresse une liste de quatre ou cinq choses que je dois améliorer dans mon travail. J’en ai déjà discuté avec Lou Lamoriello (ancien dirigeant de l’équipe des États-Unis) au cours des dernières heures et ça revient souvent à notre premier match face à l’Europe qu’on a perdu 3 à 0. On riait de cette formation au début et on ne s’est pas bien préparé pour affronter cette équipe. Visiblemen­t, on ne les a pas respectés, même s’il y a d’excellents joueurs dans cette formation.»

Dean Lombardi n’a pas tort et je me souviens très bien d’avoir été frappé par une déclaratio­n de l’entraîneur­chef, John Tortorella, la veille du premier match du tournoi de son équipe face à l’Europe.

Une déclaratio­n qui a probableme­nt fait sursauter son patron. La question était pourtant fort simple: que doit-on faire pour battre la formation européenne ? «Je n’ai pas eu le temps de regarder leurs matchs préparatoi­res et je vais m’y mettre dans les prochaines heures.» Pardon? L’Europe avait disputé trois matchs et avait battu la Suède 6 à 2 à son dernier match préparatoi­re. Ce fut une rencontre à sens unique face à l’une des grandes nations dans le monde du hockey. Une erreur majeure qui aura finalement été fatale.

UN MAUVAIS CASTING

Malgré la débâcle, Dean Lombardi persiste et signe.

Il soutient que le niveau de talent aux États-Unis n’est pas assez grand pour rivaliser avec le Canada, ce qui explique pourquoi il ne regrette pas d’avoir choisi Ryan Kesler, Brandon Dubinsky, Kyle Palmieri, David Backes, Justin Abdelkader, Jack Johnson et Erik Johnson au détriment de joueurs beaucoup plus talentueux comme Justin Faulk, Kevin Shattenkir­k, Cam Fowler, Bobby Ryan et Tyler Johnson. Juste avec ces cinq joueurs, les États-Unis auraient au moins atteint la demi-finale et, on ne sait jamais, ils auraient pu se retrouver en finale contre le Canada.

Perdre contre la meilleure équipe du monde en finale n’est pas la fin du monde, croyez-moi. Mais ne pas gagner un seul match dans un tournoi comme la Coupe du monde est une situation inacceptab­le, particuliè­rement pour une équipe qui n’arrête jamais de chauffer le Canada au Championna­t du monde de hockey junior.

Dean Lombardi a terminé l’entrevue en mentionnan­t qu’il espère avoir la chance de réparer son erreur.

Mais il serait très surprenant qu’il ait cette chance.

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L’équipe américaine a connu un parcours désastreux à la Coupe du monde de hockey.

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