Pas de limite pour les appareils de loterie vidéo
Un seul permis suffira pour en installer à l’infini
QUÉBEC | Loto-Québec va permettre aux propriétaires de bars d’installer un nombre illimité d’appareils de loterie vidéo (ALV) dans leur établissement en délivrant un seul permis.
Avec l’adoption du projet de loi 74, le gouvernement a aboli la limite de 5 ALV par permis d’alcool dans les bars.
Dorénavant, un permis unique permettra le déploiement illimité d’appareils de loterie vidéo dans un même bar. «L’industrie des bars est en changement. On aura davantage de flexibilité pour optimiser notre réseau», a indiqué au Journal le directeur des opérations commerciales de Loto-Québec, Éric Saulnier.
RESTE LE DÉCRET
Loto-Québec n’attend plus qu’un décret ministériel pour aller de l’avant avec le redéploiement de son réseau d’ALV.
À Lévis, le propriétaire du pub Blaxton, Antoine Rouleau, dit avoir investi des milliers de dollars pour se conformer à la nouvelle réglementation de Loto-Québec. Résultat: il entend accueillir une dizaine d’ALV dans son établissement complètement à aire ouverte.
Loto-Québec croit que cette reconfiguration de son réseau d’ALV aura également un impact sur ses résultats.
L’an dernier, plus de 375 appareils (sur les 12 000 en circulation au Québec) sont demeurés inactifs faute de repreneurs en raison de la limite en vigueur.
«Avec les nouvelles règles, il sera plus facile de les replacer, alors que les mêmes critères socioéconomiques vont continuer de s’appliquer», a fait valoir M. Saulnier.
Sur chaque dollar généré par un ALV, Loto-Québec offre un taux de commission de 22 % aux propriétaires de bars.
L’an dernier, les 11620 ALV de LotoQuébec ont généré des revenus de 888 millions $.
FAUSSE ROUTE, SELON LA CAQ
À la Coalition Avenir Québec (CAQ) on est d’avis que Loto-Québec commet une erreur. La CAQ suggère plutôt le retrait de 1600 appareils. «Ces appareils appauvrissent les Québécois. Ça n’aide pas à combattre le jeu pathologique dans les milieux défavorisés», soutient le député François Bonnardel.
En 2014, une étude de la Direction régionale de santé publique de la CapitaleNationale dénonçait les risques élevés pour les joueurs, évoquant alors un «risque de contagion», car plus il y a de joueurs concentrés au même endroit, plus ces derniers ont des chances de miser de l’argent.