Le Journal de Montreal

Il se sent coupable, 53 ans après la disparitio­n de sa soeur

- MAGALIE LAPOINTE

LA DORÉ | Un sexagénair­e dont la soeur de six ans a disparu il y a 53 ans, alors qu’elle venait le chercher dans la rue où il jouait, ressent de plus en plus de culpabilit­é et veut savoir avant de mourir ce qui lui est arrivé.

Le 27 septembre 1963, Adolphe Carrier, alors âgé de sept ans, jouait dans la rue près de chez lui, dans le Vieux-Québec. Il n’est pas revenu à la maison à l’heure où sa mère lui avait dit de rentrer. Elle a donc envoyé sa petite soeur de six ans, Diane, pour le chercher.

Diane n’a jamais été revue vivante par la suite.

«MA FAUTE»

«Je m’en veux de plus en plus. Mon père m’a toujours dit que c’était de ma faute si elle avait disparu, je veux la retrouver avant de mourir. Ce que mon père m’a dit est ancré en moi à tout jamais. C’est comme une fille qui se fait violer, elle s’en souvient toute sa vie», a dit le frère aîné de Diane Carrier, Adolphe.

Pour l’aîné de la famille Carrier, les années passent et la douleur s’intensifie. Il jure qu’il ne passe pas une seule journée sans penser à sa petite soeur portée disparue depuis maintenant 53 ans.

Il confirme que si quelqu’un lui dit où est sa soeur, morte ou vivante, il gardera l’informatio­n anonyme.

«J’ai pris cette décision, j’en suis rendu là. À 60 ans, il commence à se faire tard», lance Adolphe Carrier.

« JE M’EN VEUX DE PLUS EN PLUS. MON PÈRE M’A TOUJOURS DIT QUE C’ÉTAIT DE MA FAUTE SI ELLE AVAIT DISPARU, JE VEUX LA RETROUVER AVANT DE MOURIR. » – Adolphe Carrier

Le 27 de chaque mois, il publie toujours une photo de sa soeur sur sa page Faceboook.

«Lorsque je partage sa photo, c’est comme si elle existait. Si ce n’était que de moi, je la partagerai­s tous les jours», dit Adolphe Carrier.

Le Service de police de la Ville de Québec affirme recevoir encore des informatio­ns, même 53 ans après la disparitio­n de Diane Carrier.

Le capitaine du module des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), Mario Vézina, a confirmé ne jamais avoir pu écarter ni l’hypothèse de l’enlèvement ni celle de la noyade.

PLUS VIEUX DOSSIER

Même 53 ans plus tard, le capitaine dit être en constante communicat­ion avec la famille Carrier.

«Le nombre d’années est même une raison supplément­aire pour continuer», a expliqué le capitaine. D’ailleurs, lui et son équipe ont réalisé des entrevues cognitives avec différente­s personnes il y a environ cinqans dans l’espoir d’avoir des renseignem­ents supplément­aires pour faire avancer l’enquête.

Le dossier de Diane Carrier est le plus ancien dossier de disparitio­n non résolu du Service de police de la Ville de Québec.

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Adolphe Carrier a 60 ans et il ne veut pas mourir sans avoir fait la lumière la disparitio­n de sa soeur Diane.

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