Le Journal de Montreal

Coupable d’avoir tué son ami d’un coup de poing

Il a commis un homicide involontai­re sur l’homme qui avait agressé sexuelleme­nt son amie de coeur

- Valérie gonthier

Un jeune homme risque la prison pour avoir frappé mortelleme­nt un de ses meilleurs amis d’enfance qui venait d’agresser sexuelleme­nt sa blonde.

Benoît Pozzobon a été reconnu coupable hier, de l’homicide involontai­re de Sylvain Nugent, mort le 30 juillet 2013.

L’accusé et la victime étaient des amis de longue date. Ils s’étaient retrouvés dans un chalet à Saint-Donat avec cinq autres copains. L’ambiance était festive et l’alcool a coulé à flots jusqu’au petit matin.

À 4 h 44 du matin, tout tourne au drame. La conjointe de Pozzobon, endormie depuis quelques heures, sort de sa chambre en panique. Elle s’est fait réveiller par un homme dans son lit. Elle croyait qu’il s’agissait de son ami de coeur, mais c’était plutôt Sylvain Nugent.

«[Elle] est prise de panique, elle crie, elle pleure, elle quitte sa chambre pour se rendre à l’extérieur du chalet et elle se recroquevi­lle en petite boule», a décrit hier le juge Claude Lachapelle lors du verdict au palais de justice de Joliette.

PLAINTE

La jeune femme veut alors quitter les lieux. Pendant qu’elle range ses effets, une dispute éclate entre l’agresseur et son conjoint.

Ce dernier «rage, il se serre les poings, il frappe dans le vide».

La confrontat­ion ne dure pas longtemps. La jeune femme et Pozzobon s’en vont. Elle prend le volant de sa voiture et «conduit comme une folle». Pozzobon, à ses côtés, ne pense qu’à une chose: porter plainte contre son ami. Ils s’arrêtent au bord de la route et il appelle les secours vers 5 h 10.

« JE VAIS LE TUER »

La situation semble alors sous contrôle jusqu’à ce que la jeune femme se plaigne de douleurs. Des témoins ont aussitôt entendu Pozzobon dire: «Je vais le tuer, tabarnak.»

Il est ensuite parti à la course vers le chalet. Il confronte à nouveau son ami.

APPEL INCRIMINAN­T

Lors de l’altercatio­n, Sylvain Nugent tombe au sol. Il a reçu deux coups, un au cou et l’autre à la joue.

La victime, qui a du sang autour de la bouche, est décédée d’une rupture de l’artère vertébrale gauche, par l’effet de rotation de sa tête. Aucun témoin n’a vu Pozzobon le frapper. Mais après que Sylvain Nugent fut tombé au sol, l’accusé a appelé son beau-frère, qui est policier.

«Mon chum a essayé de violer ma conjointe, j’ai vu noir, je pense que j’ai fait une gaffe, là il est à terre et il bouge plus», a dit Pozzobon au téléphone.

Au procès, l’accusé a tenté de justifier ces paroles en expliquant que sa gaffe avait plutôt été d’amener sa copine au chalet. Et il avait aussi dit être retourné au chalet en furie pour y recueillir des preuves et non pour confronter son ami. Mais le juge ne l’a pas cru.

«Le Tribunal est convaincu que l’accusé ignorait que les coups portés à la victime ont eu pour conséquenc­e de lui enlever la vie, ce qui explique son étonnement quand il apprend que la victime est retrouvée morte», a dit le juge, en concluant à un verdict d’homicide involontai­re.

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Le drame s’est déroulé dans un chalet à Saint-Donat. Benoît Pozzobon et Sylvain Nugent, l’accusé et la victime, s’y trouvaient avec d’autres amis de longue date.

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