Le Journal de Montreal

Le chef des Rock Machine libre comme l’air

Le juge l’a libéré de prison hier en qualifiant de «faible» la preuve à son endroit

- Samuel BLAIS-GAUTHIER

L’ORIGNAL | Le chef des Rock Machine, JeanFranço­is Émard, a été libéré de prison quand le juge a jugé faible la preuve qu’il aurait fait feu sur des adversaire­s s’étant aventurés sur son territoire.

Émard, 39 ans, est notamment accusé d’avoir été en possession illégale d’une arme à feu dans le cadre d’une altercatio­n avec plusieurs membres des Hells Angels.

Le 28 avril dernier, Émard, qui avait pris le contrôle de la municipali­té de Casselman, dans l’Est ontarien, a eu une altercatio­n verbale avec un membre affilié aux Hells Angels à une stationser­vice.

Le lendemain, plusieurs membres des Hells Angels et de leur club affilié ont fait une démonstrat­ion de force dans le village.

Selon les enquêteurs qui ont témoigné à l’enquête sur remise en liberté la semaine dernière, Émard aurait mal pris que ses ennemis viennent l’intimider dans son bar de danseuses, à quelques pas de chez lui.

Selon leur version, Émard serait sorti de son domicile et aurait été vu courant en direction du bar avec un pistolet dans le dos. Deux coups de feu auraient été tirés.

EN FILATURE

Les policiers qui étaient en filature ont arrêté le leader des Rock Machine dans le sous-sol d’un restaurant à quelques pas d’où l’altercatio­n a eu lieu.

Un pistolet a été retrouvé et deux balles manquaient dans le chargeur. Le juge Serge Legault a cependant qualifié hier de «faible» la preuve démontrant que ce serait Émard qui aurait fait feu.

Il l’a donc libéré sous conditions en attendant son procès.

Lors des événements d’avril, Émard était accompagné d’un complice qui voulait prendre du galon et monter au sein de l’organisati­on criminelle des Rock Machine.

«M. Émard a été libéré par le juge en grande partie parce que la preuve n’était pas claire», a indiqué Me Yves Jubinville, qui représente le chef des Rock Machine.

Selon Me Jubinville, la seule personne qui a témoigné avoir vu M. Émard en possession d’un revolver est un détective qui était dans le feu de l’action.

«Il a dit lui-même que tout se passait à 100miles à l’heure», a dit l’avocat.

Émard avait l’air soulagé à sa sortie du palais de justice de l’Orignal, situé près d’Ottawa.

Jean-François Émard connaîtra la date de son procès aujourd’hui, lors d’une conférence préparatoi­re qui implique aussi son présumé complice Pascal Carrier.

NOUVEAU CHAPITRE

L’homme est bien connu des milieux policiers. Le prétendu chef des Rock Machine avait fait les manchettes alors qu’il avait fait une sortie publique pour annoncer son intention d’implanter un local à Hawkesbury pour contrôler la frontière entre le Québec et l’Ontario, un secteur où les Hells Angels avaient déjà un pied-à-terre.

Les Rock Machine et les Hells Angels se sont affrontés dans une guerre de motards qui a fait 160 morts dans les années 1990 et 2000.

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Le chef des Rock Machine, Jean-François Émard, a pu recouvrer sa liberté hier, au palais de justice.

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