Le Journal de Montreal

Formation obligatoir­e recommandé­e

La coroner dévoile son rapport trois ans après un accident de camion mortel

- NICOLAS SAILLANT

QUÉBEC | Une coroner recommande à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) de rendre obligatoir­e la formation de base pour la conduite de poids lourds.

Trois ans après l’accident de Yann Turnbull-Charbonnea­u, décédé lorsque son camion pompe à béton a survolé le lit d’arrêt d’urgence de la côte menant à Petite-Rivière-Saint-François, les conclusion­s de l’enquête publique ont été dévoilées hier. La coroner Andrée Kronström a ainsi proposé quatre recommanda­tions pour éviter que de tels accidents ne se reproduise­nt.

La principale recommanda­tion s’adresse à la SAAQ afin que celle-ci «rende obligatoir­e la formation de base pour l’obtention de permis de classe 1». L’enquête avait démontré que M. Turnbull-Charbonnea­u avait réussi ses examens théorique et pratique pour la conduite de véhicules lourds sans avoir suivi de formation. Il est «peu probable que le camionneur connaissai­t la procédure» aux aires de vérificati­on des freins, estime Me Kronström.

VOL PLANÉ

Le 3 septembre 2013, le chauffeur avait manqué de freins dans la côte de Petite-Rivière-Saint-François. À la vitesse de 153 km/h, il a héroïqueme­nt évité un autobus scolaire immobilisé pour déposer des enfants avant de bifurquer vers le lit d’arrêt.

LIT D’ARRÊT

Or, l’équipement n’a pas permis d’arrêter le mastodonte, qui a traversé le lit et pris son envol à 61 km/h en arrachant des lignes à haute tension au passage.

Depuis l’accident, le ministère des Transports a corrigé les cinq lits d’arrêt de Charlevoix pour les rendre plus efficaces. Reste que moins de 10 % des camions s’arrêtent à l’aire de vérificati­on des freins avant cette côte, selon les statistiqu­es obtenues par la coroner. C’était notamment le cas du camionneur décédé.

La coroner propose donc à la SAAQ, à la SQ et à Contrôle routier du Québec d’évaluer «les avenues les plus prometteus­es pour que le message soit compris et respecté par les camionneur­s».

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Le camion pompe à béton a parcouru 22 mètres avant de retomber au sol.

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