On a fait inspecter les installations
La famille de la victime déplore le fait que ni l’avertisseur de chaleur ni les gicleurs installés dans le fumoir ne se sont déclenchés lors de l’incendie.
La responsable du centre Yvon-Brunet a assuré avoir fait inspecter toutes les installations de prévention incendie peu après le drame afin de comprendre pourquoi ils n’étaient pas entrés en fonction. Les gicleurs et l’avertisseur étaient-ils défectueux? L’établissement n’a pas été en mesure de répondre, insistant sur le fait qu’un rapport détaillé sera produit et rendu public d’ici quelques jours.
À première vue, l’ingénieur en protection incendie Guy Verville doute fortement que les équipements faisaient défaut puisque ce type d’appareil se déclenche généralement lorsque la chaleur atteint un niveau excessivement élevé.
«Ça prendrait quatre ou cinq feux de poubelles pour générer assez de chaleur pour faire partir l’avertisseur et les gicleurs», a-t-il expliqué.
PAS DE DÉTECTEUR DE FUMÉE
Il n’y avait aucun détecteur de fumée dans la pièce. Or, aucune réglementation ne force les centres à se doter de tels appareils dans les fumoirs, a ajouté M. Verville.
«C’est difficile à gérer, des détecteurs de fumée dans des fumoirs, a dit l’ingénieur. À la minute que tu as quelques fumeurs dans la pièce, le détecteur va s’activer. Ce n’est pas pratique. Ce n’est pas irresponsable de leur part de ne pas en avoir installé, c’est normal.»
Cela étant dit, il faudrait revoir certaines pratiques pour contrer le danger, croit Louise Desrosiers, chef de section à la prévention au Service de sécurité incendie de Montréal. Elle propose notamment de restreindre les accès au fumoir à des heures où il y a davantage d’employés sur les étages.
Le centre met également à la disposition de tous les résidents des tabliers anti-feu. Or, dans le cas de la victime, le port de ce vêtement de protection ne lui avait pas été imposé et il refusait de s’en servir, a précisé la responsable de l’établissement.