La « Jungle » de Calais sur le point d’être démantelée
CALAIS | (AFP) Derniers préparatifs et tournée d’information pour convaincre les réfugiés de partir: la «Jungle» de Calais, immense campement de milliers de migrants dans le nord de la France, se préparait à son évacuation à partir d’aujourd’hui.
Venus pour la plupart d’Afghanistan, du Soudan ou d’Érythrée, cantonnés dans ce vaste bidonville face aux côtes anglaises dans l’espoir de traverser la Manche, entre 6000 et 8000 réfugiés vont être dispersés dans des centres d’accueil répartis sur tout le territoire français.
Insécurité, exaspération des populations locales, le camp de Calais était devenu un abcès empoisonnant le débat autour de l’immigration, conduisant le gouvernement socialiste à annoncer fin septembre son démantèlement.
Dans la soirée, quelques heurts sporadiques ont opposé réfugiés et policiers aux abords de la «Jungle», comme cela arrive régulièrement depuis des mois.
Dans l’après-midi, des représentants des services de l’État avaient arpenté le camp pour expliquer le déroulement de l’évacuation et justifier son bien-fondé.
«Des personnes restent à convaincre», admet Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration.
UNE SEMAINE
Plusieurs réfugiés ont déjà quitté le camp ces derniers jours pour ne pas s’éloigner de la région et préserver leurs chances de traverser la Manche.
Le gouvernement français, qui assure disposer de 7500 places d’hébergement, espère pouvoir vider la «Jungle» en «une semaine». D’aujourd’hui à mercredi, 145 autocars se relaieront pour transporter les réfugiés en direction de près de 300 centres d’accueil temporaires dans toute la France.
Reste à savoir comment ils seront reçus, alors que certaines villes ont protesté contre le plan de répartition du gouvernement tandis que des membres de l’opposition de droite évoquaient le spectre de la multiplication de «mini-Calais».
MINEURS
Dossier hautement sensible, le cas des quelque 1300 mineurs isolés recensés dans le camp est traité en collaboration étroite avec les autorités britanniques.
Paris et Londres se sont longtemps renvoyé la balle pour expliquer leur difficulté à trouver une solution. Mais le gouvernement britannique a finalement accéléré les procédures d’accueil pour ces enfants ou adolescents, dont 500 environ ont des liens familiaux au Royaume-Uni.