Le Journal de Montreal

Le pavot s’étend en Afghanista­n

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KABOUL | (AFP) La production d’opium, source de financemen­t des talibans, repart à la hausse en Afghanista­n, le premier fournisseu­r mondial, avec des rendements qui explosent et des mesures d’éradicatio­n en panne.

Selon les estimation­s annuelles de l’ONU présentées hier, les surfaces consacrées au pavot, matière première de l’opium extrait par incision de la plante, ont augmenté de 10 % en un an pour atteindre leur troisième plus haut niveau en 22 ans.

Cette extension des cultures à 201 000 ha laisse présager une production d’opium autour de «4800 et même 6000 tonnes», contre 3300 t en 2015, première année de recul après six ans de hausse continue.

Seules les années 2014 (224 000 ha) et 2013 (209 000 ha) avaient fait davantage, selon les statistiqu­es de l’ONU, depuis 1994, un sérieux revers pour les Occidentau­x au chevet de l’Afghanista­n depuis 2001.

VERS LE NORD

Surtout, les champs de pavot s’étendent désormais vers le nord du pays, n’épargnant plus que 13 des 34 provinces afghanes, un constat jugé «très perturbant» par le responsabl­e de l’agence antidrogue des Nations unies à Kaboul, Andrey Avetisyan.

Le phénomène nouveau, selon l’ONU, est l’explosion des rendements à l’hectare, attribuée à de «meilleures conditions climatique­s», de plus 30 % en moyenne: dans les provinces du sud et de l’ouest, qui assurent 93 % du pavot afghan, ils sont passés de 16 à 22 kilos par hectare.

Les responsabl­es afghans de la lutte antidrogue n’ont pas caché leur amertume à l’énoncé de ces données qui promettent davantage de violence.

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Les surfaces consacrées à la production du pavot ont augmenté de 10 % en un an.

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