Un général américain dénonce des failles dans le commandement
KABOUL | (AFP) Les «failles de commandement» à la tête de nombreuses unités de la police et de l’armée afghanes conduisent à un taux anormalement élevé de victimes au sein des troupes gouvernementales, a estimé hier le général américain John Nicholson, patron des forces de l’OTAN en Afghanistan.
«Nous sommes extrêmement préoccupés par le taux élevé de victimes», a confié à la presse l’officier qui commande également les forces américaines en Afghanistan et dit s’attendre à des pertes «aussi importantes» qu’en 2015, voire «supérieures, selon les unités et les régions».
L’an passé, plus de 5000 soldats et policiers afghans avaient été tués et 15 000 blessés dans la lutte contre les talibans.
LIVRÉS À EUX-MÊMES
«L’une des principales raisons de ce taux élevé de victimes, c’est le leadership. Les failles du commandement à certains échelons. En premier lieu dans la police et, dans une moindre mesure, dans l’armée», a-t-il développé.
Pour le général Nicholson, qui s’exprimait au QG de l’Opération Resolute Support, au coeur de Kaboul, les soldats de base font de leur mieux, mais ils sont souvent livrés à eux-mêmes, faiblement encadrés alors même qu’ils manquent d’équipements de base pour se battre.
«Ces jeunes officiers de police qui meurent aux checkpoints n’ont pas toujours assez à manger, ni assez d’eau ou de munitions, et leurs officiers ne sont parfois même pas à leurs côtés», a-t-il déploré en dénonçant la corruption au sein du ministère de l’Intérieur.