Manque de coordination
JÉRÉMIE | (AFP) Après le rétablissement des routes principales, l’aide humanitaire arrive à Jérémie, mais le manque de coordination entre agences internationales bloque encore sa distribution aux sinistrés.
Dans la rue principale du centre-ville, un attroupement attire l’attention des habitants: une distribution de nourriture et de matériel de construction, organisée par la mairie, selon les déclarations des passants, tourne mal.
«Le policier qui était à l’entrée m’a demandé de reculer, je l’ai fait, mais on m’a poussé par-derrière. Le policier m’a frappé avec son bâton et je suis tombé à terre», raconte René Jean-Fritz en montrant ses genoux ensanglantés. «Ces policiers ne sont pas venus aider des gens, ils sont juste venus pour nous battre», accuset-il en recevant le soutien de badauds.
Comme Dominique PierreLouis, René ne veut pas de la charité, mais n’attend que le strict nécessaire pour ne plus avoir à passer des nuits sous la pluie: «Je voulais seulement deux tôles pour couvrir la partie de ma maison endommagée. J’ai pas besoin de riz: qu’ils aillent le donner par hélicoptère à ceux qui n’ont plus rien en haut dans les montagnes».
LES MAINS VIDES
En colère, René Jean-Fritz repart les mains vides. La carte plastique donnant accès à cette distribution, il l’avait obtenue la veille d’un ami qui avait plusieurs dizaines de ces coupons à sa disposition.
Aucune autorité locale ou organisation humanitaire internationale n’avait en amont veillé à ce que les bénéficiaires de cette aide soient réellement des personnes sinistrées par l’ouragan.