LOUISE DESCHÂTELETS
Quoi faire avec la grande distraite que je suis?
Je suis une femme de 76 ans, totalement autonome, veuve depuis quelques mois, et affligée de quelques maladies dégénératives dont je vous épargnerai la liste puisqu’elles n’ont pas pour le moment, de véritable incidence sur mon bien-être global, si ce n’est que je dois prendre divers médicaments, le matin, le midi et aussi le soir avant de me coucher. Et c’est cette raison en particulier qui est l’objet de la lettre que je vous écris aujourd’hui.
J’ai toujours été une femme très distraite. Je fais partie de ces têtes folles qui oublient fréquemment leurs clés de maison dans la serrure de la porte d’entrée, leur carte de guichet dans la machine, même chose pour leur carte de crédit, et qui bien sûr laissent leur portefeuille à la maison alors qu’elles partent faire des courses. Quand mon mari vivait, avec son aide, j’arrivais à prendre mes médicaments selon les directives des médecins. Mais depuis sa mort c’est la catastrophe. J’oublie régulièrement de les prendre et je mets régulièrement en péril mon coeur, ma vision et ma santé.
J’ai tout essayé pour remédier à la situation. Je me suis munie de compartiments à pilules en plastique, j’ai essayé les notes sur le frigo, sur ma table de chevet, dans le miroir de l’entrés, j’ai même programmé des alarmes téléphoniques, mais rien n’y fait, je continue d’oublier de prendre mes pilules. Et ne me dites pas de demander conseil à mon médecin ou à la préposée du CLSC car ça me fait trop peur. Je crains que si je fais ça, on va me forcer à vendre ma maison pour aller vivre dans un de leurs mouroirs institutionnalisés. Pouvez-vous m’aider? Une aînée qui pense avoir encore toute sa tête
La distraction faisant partie du caractère d’une personne, un enfant distrait fera un adulte distrait, il serait surprenant qu’à votre âge vous deveniez subitement une personne totalement à son affaire. Mais entre ne pas être à son affaire et oublier l’essentiel pour se garder en santé, il y a une marge à ne pas franchir si on veut rester en vie. Et c’est dans ce but que je vous demande de chercher les raisons profondes qui vous font craindre à ce point les conseils de personnes qui savent comment vous aider. Personne ne peut vous forcer à aller en maison de retraite, mais on peut vous faire voir les bons côtés que cela aurait dans un cas comme le vôtre.
Comment protéger ma fille et ses enfants?
Le conjoint de ma fille a dû vendre la maison familiale dernièrement pour causes de difficultés financières. Ça ne s’est pas fait de gaité de coeur, mais ma fille a dû se rendre aux arguments de son conjoint qui n’arrivait plus à assumer seul l’hypothèque puisque c’est lui qui en était propriétaire.
Avec elle et leurs trois enfants à charge, son seul salaire ne lui permettait plus d’être propriétaire. Comme ils se sont entendus pour qu’elle ne retourne sur le marché du travail qu’après l’entrée en maternelle de leur petite dernière de six mois, il valait mieux retourner à loyer en attendant.
Je sais que la résidence familiale en cas de séparation du couple ne pouvait être vendue ou hypothéquée. Donc ma fille et ses enfants étaient protégés. Mais dans le cas d’une location, comment les choses se passeraient-elles? Belle-mère inquiète
Si votre fille est signataire du bail avec son conjoint, elle est totalement protégée, qu’elle soit mariée ou pas avec lui. Si elle n’est pas signataire du bail mais qu’elle est mariée ou unie civilement à cet homme, elle est protégée par le code civil, et son époux ne peut ni sous-louer, ni céder ou encore résilier le bail. Mais pour plus de sécurité, votre fille aurait intérêt pendant que les choses vont bien, à aviser le propriétaire par simple lettre recommandée que le logement est la résidence familiale.