Le Journal de Montreal

Du travail pour David Lemieux

- réjean tremblay rejean.tremblay@quebecorme­dia.com

David Lemieux n’aura pas le temps de se tourner les pouces au cours des prochaines semaines. En fait, c’est ce matin que le travail recommence. Et Camille Estephan a une bonne idée par où commencer.

Lemieux a livré un bon combat. Certains amateurs ont été déçus de ne pas se voir offrir un knock-out explosif par le boxeur québécois. Deux ou trois d’entre eux se plaignaien­t à la radio une heure après la fin du combat.

Ça prend quoi pour satisfaire la clientèle? Une tête sur un piquet? Lemieux a gagné les 10 rounds de son combat. Il a dominé chacune des reprises. Mais il est vrai qu’il n’a pas montré cet instinct de tueur qui a souvent fait sa marque dans le passé. Quand Christian Rios était coincé dans les câbles et que les coups de Lemieux lui labouraien­t les flancs, l’ancien champion du monde brisait son rythme et retenait ses coups.

En fait, Rios l’avait connecté une couple de fois avec son crochet de gauche en contre-attaque et Lemieux restait méfiant dans ses attaques.

CONTRÔLER SON POIDS

Un connaisseu­r, un vrai, soulignait hier que Lemieux ne semblait pas avoir la même explosivit­é dans ses coups. Et il avançait que Lemieux a atteint l’âge où il ne peut plus se permettre de prendre 30 ou 35 livres entre ses combats.

«Quand un jeune de 21 ans perd 30 livres, ça ne semble pas le déranger. Mais rendu à 27 ou 28 ans, le métabolism­e change et l’énergie gaspillée à perdre tout ce poids manque pendant le combat», de dire mon expert.

J’ai tout de suite pensé à Artur Beterbiev et à Adonis Stevenson. Les deux hommes sont d’une discipline de fer entre deux combats. Ils prennent rarement plus de 10 ou 12 livres entre deux combats en surveillan­t constammen­t leur alimentati­on. Ils restent explosifs même s’ils dépassent la trentaine.

J’ai abordé le sujet avec Camille Estephan hier avant-midi: «C’est drôle que tu amènes ce sujet sur le tapis parce que nous avons un meeting aujourd’hui. On veut aider David à régularise­r son alimentati­on pour éviter qu’il n’engraisse trop entre les combats. C’est un aspect important de sa vie surtout que tout indique que de très gros combats sont projetés pour la fin de l’année et le début de 2017. Au moins, en restant actif, David ne sera pas confronté à ce problème», a reconnu le promoteur.

DU TRAVAIL DE POLISSAGE

On sait ce que vise le clan Lemieux. Saul Canelo Alvarez. Viser Canelo, c’est une affaire. L’affronter en est une deuxième. Le vaincre en est une troisième. Et de un à trois, il y a encore du travail.

Je n’ai pas trouvé David Lemieux aussi méthodique que d’habitude contre Rios. Son jab avait été plus efficace contre Glen Tapia à Las Vegas. Et sa défense supérieure surtout que Tapia était mieux classé et coté que Christian Rios. D’ailleurs, Marc Ramsay a été obligé de rappeler à une couple de reprises à son boxeur de ne pas niaiser en tenant sa garde trop basse au début des rounds.

Par contre, il est certain qu’il était plus difficile pour Lemieux de se concentrer au maximum quand il savait que son adversaire, aussi coriace fût-il, n’était pas de son calibre en termes de puissance et de boxe. Au moins, Lemieux a évité le piège de l’impatience et a continué à bien boxer dans les derniers rounds quand il était maintenant évident qu’il avait déjà le combat en poche.

Mais il y a encore du travail de polissage pour Ramsay. S’occuper du jab et de la défense de Lemieux quand il se lance à l’attaque au corps. Un gars comme Rios, qui gardait la tête froide malgré tout, a profité de cette lacune pour toucher Lemieux au visage à plusieurs reprises. Les mêmes coups assénés par un Canelo auraient fait plus de dommages.

L’ÉLITE MONDIALE

Cela dit, il ne faut pas négliger le fait le plus important dans le cas de Lemieux. Il a encore montré qu’il fait partie de l’élite mondiale. Celle qui se tient sur un podium olympique. Autrement dit, un des trois meilleurs moyens au monde… en excluant Gennady Golovkin qui occupe un podium à lui tout seul.

BETERBIEV : MICHEL SEREIN…

Des nouvelles d’Artur Beterbiev. Il est toujours à Moscou ce matin. Son retour est retardé d’une journée. La bonne nouvelle, c’est que sa femme a réglé son problème de visa et pourra revenir avec lui dans le vol de mardi.

La conférence de presse prévue à Gatineau pour demain a été remise à jeudi.

Yvon Michel a pris connaissan­ce des rumeurs qui circulent à propos de Beterbiev et de son désir de trouver un autre promoteur pour poursuivre sa carrière: «J’ai parlé avec Artur et il a répété comment il est heureux à Montréal et comment il est satisfait avec notre compagnie. De plus, Artur, qui a fait ses études d’avocat en Russie, est le gérant d’un poids lourd incroyable de 6 pieds et 7 pouces que nous allons présenter bientôt aux médias. S’il n’était pas heureux et satisfait, ça ne se passerait pas ainsi», de dire Michel.

Par ailleurs, Anna Reva, la gérante russe de plusieurs boxeurs à Montréal, a démenti formelleme­nt les rumeurs voulant qu’elle ait été mêlée aux problèmes de Mme Beterbiev avec l’immigratio­n: «Je n’ai rien à voir avec Artur Beterbiev à part les poursuites pour rupture de contrat que j’ai intentées contre lui. On va se rencontrer en cour, pas ailleurs», a-t-elle dit.

Anna a vite retrouvé le sourire. Ses deux protégés ont gagné de façon spectacula­ire samedi soir.

DANS LE CALEPIN – Chez IGA, dans le départemen­t des viandes froides, j’ai trouvé un magnifique jambon de marque Torres Garcia. On aurait trouvé le même au Centre Bell contre Simon Kean…

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Le boxeur québécois David Lemieux a évité le piège de l’impatience et a continué à bien boxer dans les derniers rounds quand il était maintenant évident qu’il avait déjà le combat en poche.
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