Un père est convaincu que sa fille est une proie facile
Une adolescente a été retrouvée, mais deux autres manquent à l’appel
Un père est soulagé de retrouver saine et sauve sa fille de 14 ans après une fugue de quatre jours du Centre jeunesse de Laval, alors que deux autres adolescentes restent introuvables.
«J’ai hâte de la serrer dans mes bras et de lui dire que je l’aime», laisse tomber Éric Mallais, qui ne dormait plus depuis la disparition de sa fille.
Hier soir, Marilou Mallais, âgée de 14 ans, a été trouvée en bonne santé à Saint-Eustache par la police de Laval. Elle avait pris la fuite jeudi avec trois hommes qui l’attendaient devant le Centre jeunesse, alors qu’elle sortait de la voiture qui la ramenait de l’école.
Pour l’instant, son père n’a pas plus de détails. De son côté, la porte-parole de la police de Laval, Évelyne Boudreau, indique que l’adolescente sera interrogée par les enquêteurs sur ce qu’elle a fait.
Pour Éric Mallais, il faudra notamment éclaircir où sa fille a pu rencontrer les hommes qui sont venus la chercher, car il craint qu’elle ait pu être recrutée à l’intérieur des murs de l’établissement.
«Si elle n’est pas à l’école, elle est au Centre jeunesse. Je ne vois pas où elle aurait pu fréquenter les hommes qui sont venus la chercher», explique-t-il.
La criminologue Maria Mourani confirme qu’il n’est pas rare que d’autres filles agissent comme recruteuses.
M. Mallais espère maintenant que sa fille ne fuguera plus. «C’est la proie rêvée. Elle est naïve et candide, avec un grand besoin d’attention», s’inquiète-t-il.
Sa fille n’était pas la seule à avoir fugué de l’établissement, déjà ébranlé par des fugues à répétition. Quelques jours plus tôt, une adolescente de 17 ans, Amélie Lafrance, s’était elle aussi enfuie du Centre jeunesse, selon nos informations.
La police de Laval soutient qu’elle aurait des fréquentations qui font craindre pour sa sécurité.
PROBLÈME RÉCURRENT
Les nombreuses fugues d’adolescentes du Centre jeunesse de Laval dans la dernière année ont semé l’inquiétude pendant des mois chez plusieurs parents.
Pour calmer la grogne, un vérificateur indépendant avait été chargé d’enquêter sur la question par la province.
Celui-ci avait ciblé le problème des jeunes femmes sous l’emprise de proxénètes comme une priorité.
Ces fugues s’ajoutent aussi celle de Margot Corbière à Montréal, âgée de 14 ans, qui a quitté son école du secteur Rosement en milieu de journée mercredi et n’est jamais rentrée chez elle.
«Elle est forcément avec des gens peu recommandables, mais je n’en sais rien», s’inquiète sa mère Natacha Jarnutowski.