Le Journal de Montreal

Le changement de sexe n’est pas magique

- HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T

Une transsexue­lle de 58 ans qui a dû être réopérée après son changement de sexe et qui vit avec une douleur depuis ce temps ne regrette pas son choix, mais constate que beaucoup de patients sont mal préparés à la chirurgie.

«Je savais quels risques je prenais avant la chirurgie, confie Evonne Sawyer. Beaucoup de trans croient que c’est magique et que soudaineme­nt ils seront heureux. Ça ne fonctionne pas comme ça.»

ENCORE DE LA DOULEUR

Cette Montréalai­se a subi le changement de sexe en 2011. Elle a toutefois dû être réopérée en 2012 en raison d’un problème à l’urètre.

«Ils ont essayé d’injecter de la cortisone, mais ça ne fonctionna­it pas», dit-elle.

Si ce problème a été réglé grâce à une chirurgie mineure, la femme ressent toujours une douleur lors de relations sexuelles.

«À partir du moment où je me suis réveillée après la chirurgie, tout était parfait dans ma tête. La douleur n’est pas un problème pour moi», dit celle qui est en couple depuis 30 ans avec sa conjointe.

Par ailleurs, la femme qui a grandi aux Bahamas joue un rôle de «grande soeur» pour plusieurs transsexue­ls depuis quelques années. Souvent, elle constate que les gens ne sont pas prêts psychologi­quement à se faire opérer.

« SAINT GRAAL »

Infections, absence de sensation permanente: les risques sont importants, mais souvent banalisés.

«Ceux qui vivent des problèmes après n’étaient pas préparés. Ils vivent pour obtenir l’opération, c’est le Saint Graal», dit Mme Sawyer

«Si j’ai un conseil à donner, c’est de prendre le temps de se renseigner sur le sujet, de ne pas précipiter la chirurgie. Ce n’est pas magique.»

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