Un retard à l’île d’Anticosti qui pourrait coûter 2 millions $
Des délais administratifs supplémentaires font bondir l’addition, dit Pétrolia
QUÉBEC | La facture du projet d’exploration des hydrocarbures sur Anticosti pourrait grimper de deux millions $ en raison de délais administratifs imposés par le gouvernement, déplore Pétrolia.
Le ministère de l’Environnement refuse de donner le feu vert à la pétrolière québécoise pour commencer les travaux de préparation des forages sur l’île tant que les Innus de Mingan n’auront pas été consultés une seconde fois sur le projet.
L’équipe d’ingénieurs de Pétrolia devait se rendre sur le terrain il y a deux semaines, mais le gouvernement n’avait toujours pas lancé le processus de consultation.
COMMUNAUTÉ INNUE
La communauté innue, qui compte toujours s’opposer aux forages sur Anticosti, vient tout juste d’être informée de cette nouvelle consultation par le gouvernement. Des délais qui risquent fort de faire gonfler la facture du projet d’exploration pétrolière et gazière sur l’île du Golfe du Saint-Laurent. Partenaire dans l’aventure, l’État devra assumer une partie des coûts supplémentaires.
«Tout retard de démarrage de la campagne de forage en 2017 induira le retard du projet d’une année et des coûts supplémentaires de plus de deux millions $», précise Pétrolia dans une lettre adressée au bras droit de Philippe Couillard, le secrétaire général Roberto Iglesias, dont notre Bureau parlementaire a obtenu copie.
IMPACT ENVIRONNEMENTAL
L’impact sur l’environnement pourrait également être plus important, insiste l’entreprise. «Retarder l’installation à 2017 nous forcera à pomper l’eau dans les rivières à saumon sur une plus courte durée de temps».
L’entreprise soupçonne le gouvernement de lui mettre volontairement des bâtons dans les roues. «Vous conviendrez que cette situation soulève de sérieux questionnements sur les motivations sous-jacentes à ce manque de diligence du gouvernement et donc sur l’intégrité même des processus», précise dans la missive le directeur des affaires publiques de Pétrolia, Jean-François Belleau.
Le premier ministre Philippe Couillard n’a jamais caché son aversion pour le projet. Silence radio du côté du ministère de l’Environnement, qui n’a pas rappelé notre Bureau parlementaire.