Nouveau triste record pour les émissions de gaz à effet de serre
GENÈVE | L’année 2015 a été marquée par une nouvelle hausse du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, principal responsable du réchauffement climatique, selon l’OMM (Organisation météorologique mondiale), une agence de l’ONU basée à Genève.
Pour la première fois, la concentration de ce gaz à effet de serre a dépassé durant toute l’année le seuil symbolique de 400 ppm (parties par million), selon l’Organisation météorologique mondiale.
«La barre des 400 ppm avait déjà été atteinte auparavant par le CO2, à certains endroits et durant certains mois de l’année, mais jamais encore à l’échelle du globe et pour une année entière», a ajouté hier l’OMM dans son bulletin annuel sur les gaz à effet de serre.
PROBLÈME NUMÉRO UN
Pour cette agence de l’ONU, le CO2 est «le problème numéro un», et le principal responsable du réchauffement climatique, car il reste «pendant des milliers d’années dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans les océans». Le CO2 trouve son origine dans la combustion des matières fossiles2ou le déboisement.
Outre le CO , il y a deux autres gaz à effet de serre importants, le méthane (CH4), qui a aussi atteint un nouveau pic en 2015, et le protoxyde d’azote (NO2), provenant notamment des engrais.
Les concentrations de NO2 représentent désormais 121 % de leur niveau à l’ère préindustrielle (en 1750, NDLR).
Pour le secrétaire général de l’OMM, le Finlandais Petteri Taalas, la lutte contre le changement climatique passe par la «lutte contre le CO2». Actuellement, «le monde bouge dans la mauvaise direction», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Genève, en faisant référence aux hausses permanentes du niveau de CO2 dans l’air.
Le problème de fond, a-t-il insisté, «c’est la volonté politique», car il y a des solutions pour réduire les émissions et «on peut agir». Il a notamment cité l’exemple de l’Allemagne, où les énergies renouvelables battent des records de production.
EL NIÑO
En 2015, les émissions de CO2 ont enregistré un pic à cause, notamment, du phénomène climatique El Niño, qui surgit tous les quatre à cinq ans et qui a un effet de réchauffement climatique.
«Le coup d’accélérateur dans la croissance du CO2 a été favorisé par l’épisode El Niño. (...) Le phénomène a déclenché des sécheresses dans les régions tropicales et a réduit la capacité d’absorption du CO2 par les forêts et les océans», ajoute le bulletin de l’OMM.
«El Niño a disparu, mais le changement climatique est toujours là», a encore averti M. Taalas.