Projet de loi 62
Le 18 octobre, en commission parlementaire, reprendront les discussions relatives au projet de loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État et visant notamment à encadrer les demandes d’accommodements religieux dans les organismes publics.
Ce projet de loi 62, introduit en juin dernier, a évacué le concept de laïcité d’inspiration française pour ne retenir que celui de la neutralité d’inspiration anglo-saxonne, par lequel l’État se donnerait officiellement la responsabilité d’arbitrer la coexistence, en son sein, des multiples expressions religieuses, cela après avoir établi un référentiel permettant de guider les diverses autorités des institutions publiques dans leur gestion des accommodements religieux. C’est bien, mais il faut faire mieux.
Personnellement, je crois qu’une formule de laïcité authentique, mais à la québécoise, est possible. La voici en résumé:
1) Remplacer le crucifix de l’Assemblée nationale par l’inscription, audessus de la tête du président, de trois valeurs autant ancestrales qu’universelles: liberté, fidélité, partage.
2) Déclarer laïques toutes les institutions publiques en précisant que cela signifie que la liberté de conscience précède tout choix religieux, donc de signes ou d’objets pour lesquels la tolérance reste de mise.
3) Instituer une journée annuelle de la laïcité pour laquelle les personnels de l’État, en particulier, sont invités à laisser librement à la maison tout signe religieux et à célébrer notre liberté de conscience, de même que les trois valeurs remplaçant le crucifix, par l’inscription desquelles notre Assemblée nationale et nos institutions sont devenues symboliquement et officiellement laïques.
Denis Forcier