L’heure bleue : un drame en trois teintes
L’envie de se réinventer ailleurs, de remettre le compteur à zéro, vous a peut-être effleuré l’esprit. Mais dans L’heure bleue la nouvelle télésérie du tandem Anne Boyer et Michel d’Astous, qui prendra l’antenne à TVA les mercredis soir à 21 h à partir de janvier 2017, l’idée n’a rien du fantasme.
C’est un revers du destin qui poussera le personnage campé par Céline Bonnier à tout laisser derrière elle, famille et travail. Un an après la mort de son fils de six ans, Anne-Sophie Moran – une femme d’affaires à succès – a du mal à s’en sortir. «Elle part sans son cellulaire, sans ses cartes, sans sa voiture ni ses clés. Elle se met donc dans un contexte où elle va être obligée de se rencontrer», a dit celle qui tient notamment le rôle de Suzanne dans Unité 9.
OPPOSÉS DEVANT LE DRAME
«Ce qu’on voulait montrer, c’est comment on peut réagir de manière diamétralement opposée devant un drame», a enchaîné l’auteure rencontrée au dernier des 52 jours de tournage. L’un tient le fort de façon presque obsessionnelle, alors que l’autre, pour passer à travers, a besoin d’aller s’aérer.»
Si Anne-Sophie choisit de tout plaquer, son conjoint Bernard Boudrias (Benoît Gouin), avec qui elle a aussi une fille de 16 ans – Clara (Alice Morel-Michaud) –, tente, lui, de garder le cap malgré les dommages collatéraux.
«Moi je vais dans l’avenue de l’hyper responsabilité, du gars contrôlant. Il encaisse pour maintenir le bateau à flot. Mais est-ce que le couple va survivre?» a laissé planer l’acteur, complice de Céline Bonnier dans la vie, tous deux sortis du conservatoire il y a une trentaine d’années.
UN MOMENT CHARNIÈRE
L’heure bleue, c’est cette transition aussi appelée entre chien et loup, lorsque le jour glisse tranquillement vers la nuit. Quand tout bascule, il y a différentes étapes. Le drame, bien sûr, en importance dans la séquence. Mais aussi les moments vécus qui l’ont précédé et les efforts de reconstruction qui s’ensuivent. Ainsi s’harmonise à l’histoire la réalisation de Stéphan Beaudoin, qui a décliné sa trame narrative en trois temps et même en trois teintes.
«Les trois fils narratifs sont complètement différents, éclairés différemment. La caméra ne bouge pas de la même façon de l’un à l’autre», a décrit Benoît Gouin, qu’on a aussi pu voir dans Prémonitions, la série originale d’addikTV diffusée cet automne.