Le Journal de Montreal

New York durcit le ton contre AirBnb

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RELAXNEWS | L’État de New York a porté un coup, vendredi, aux sociétés de location de logements en ligne comme Airbnb, en entérinant un texte de loi qui augmente les amendes pour les personnes louant leur logement entier pour moins de 30 jours.

Airbnb a immédiatem­ent indiqué dans un communiqué qu’il allait contre-attaquer en faisant appel de cette décision devant la justice dès vendredi.

Les élus ont décidé de «récompense­r les intérêts particulie­rs de l’industrie hôtelière et d’ignorer les voix de dizaines de milliers de New-Yorkais», a déclaré Josh Meltzer, un responsabl­e d’Airbnb cité dans ce communiqué.

Une loi de l’État de New York datant de 2010 interdisai­t déjà la location d’appartemen­ts entiers pour moins de 30 jours si le propriétai­re ou le titulaire du bail n’était pas présent.

Le nouveau texte la durcit: il interdit toute publicité, comme les annonces affichées en ligne, pour la location de ce type de logements et il augmente les amendes en cas d’infraction, qui pourront atteindre 7500 dollars en cas de récidives.

Liz Krueger, une sénatrice démocrate de l’État de New York qui a soutenu le texte, a souligné que «ceux qui veulent louer une pièce de leur appartemen­t tout en étant présents restent libres de le faire, comme ils l’ont toujours été». Ceux-là ne sont visés ni par la nouvelle loi ni par celle de 2010.

VICTOIRE POUR LES NEW-YORKAIS

La nouvelle loi est «une grande victoire pour les simples New-Yorkais», a-t-elle estimé, car les sociétés comme Airbnb encouragen­t «les propriétai­res sans scrupules à pousser dehors des locataires pour profiter de ce marché à court terme et les touristes se mettent en danger en séjournant dans des hôtels illégaux échappant à toute législatio­n».

Le porte-parole du gouverneur de l’État de New York Andrew Cuomo a lui aussi souligné que le durcisseme­nt visait à élargir l’offre de logements abordables et à supprimer «l’utilisatio­n de logements en hôtels à la sauvette, privant les villes de revenus fiscaux substantie­ls».

Une enquête menée par le procureur général de l’État de New York entre 2010 et 2014 avait montré que quelque 37 % des appartemen­ts offerts à la location à court terme étaient le fait de profession­nels plutôt que de particulie­rs.

Airbnb fait valoir qu’à New York même les prix de l’immobilier sont tels que près des trois quarts des «hôtes» utilisent l’argent ainsi perçu simplement pour pouvoir payer leur appartemen­t.

MARCHÉ MAJEUR

L’État de New York est un des marchés les plus importants d’Airbnb, avec quelque 46000 personnes proposant des logements en ligne, selon la plateforme.

Elle est dans le collimateu­r de nombreuses villes à travers le monde, souvent pressées par l’industrie du tourisme qui estime que le succès de ces sites de location en ligne non soumis aux mêmes contrainte­s légales et fiscales constitue une perte indue de revenus.

La Ville de Paris, par exemple, veut quadrupler de 25000 à 100000 euros les amendes encourues par les propriétai­res de logements qui ne respectera­ient pas la règlementa­tion.

La semaine dernière, des élus de neuf villes américaine­s avaient publié une lettre commune accusant Airbnb et les autres plateforme­s de «fournir des données trompeuses» sur le nombre de locations commercial­es ainsi que sur les revenus qu’elles génèrent.

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