Un rêve bien éveillé
À 19 ans, Anthony Beauvillier vit ses premiers jours avec les Islanders
NEW YORK | Il portait le numéro 91 et le «C» de capitaine des Cataractes. Il jouait dans une petite ville de la Mauricie à Shawinigan. Et il amassait des points à la tonne dans la LHJMQ.
Anthony Beauvillier découvre maintenant une autre réalité, celle de la LNH. À 19 ans seulement, le rapide ailier gauche a ouvert la porte du vestiaire des Islanders de New York en ce début de saison.
S’il a maintenant le 72 dans le dos, puisque le capitaine John Tavares porte le 91, Beauvillier apprivoise un changement de décor encore plus important en restant à l’hôtel près du centre d’entraînement de l’équipe, situé à East Meadow à Long Island. Il est maintenant à quelques kilomètres seulement de la folie de Manhattan et du Barclays Center à Brooklyn.
«C’est un rêve qui se réalise, c’est vraiment spécial pour moi, a affirmé Beauvillier en entrevue au Journal de Montréal. Au début, je trouvais ça étrange de me retrouver dans le vestiaire d’une équipe de la LNH. Il n’y a pas si longtemps, je regardais ces gars-là à la télévision. Maintenant, John Tavares est l’un de mes coéquipiers.
«C’est un monde différent la LNH, a-t-il poursuivi. C’est une mentalité différente. Ici, plusieurs joueurs sont mariés et ils ont déjà des enfants. Je suis loin de la réalité de ma pension dans le junior. Les joueurs sont sérieux, le hockey représente maintenant un boulot.»
CINQ EN CINQ
Repêché au 28e rang du 1er tour à l’encan de 2015 à Sunrise en Floride, Beauvillier a gagné un poste avec les Islanders à son deuxième camp seulement. Jack Capuano et Garth Snow ont été charmés par sa rapidité, sa détermination et sa fougue.
Dans l’art de faire une bonne première impression, le petit ailier de 5 pi 10 po et 177 lb a compris ce principe. À ses cinq premiers matchs avec les Islanders, il a déjà récolté 5 points (1 but, 4 passes) et il présente un différentiel de +4. Tout ça en jouant à l’aile gauche du troisième trio et en passant un peu moins de 10 minutes (9 min 30 s) en moyenne sur la patinoire.
Il a obtenu une passe à son tout premier match dans la grande ligue contre les Rangers au Madison Square Garden et il a marqué son premier but face aux Sharks à sa troisième rencontre.
«C’est surprenant un peu, je ne m’attendais pas à présenter d’aussi bons chiffres après cinq rencontres, a-t-il expliqué. Je garde un jeu simple. Je ne cherche pas à obtenir des points à tout prix, je veux surtout travailler fort et les statistiques suivent.»
Près d’une semaine après son premier but contre le gardien Aaron Dell des Sharks, Beauvillier est encore sur son nuage.
«J’ai toujours de la difficulté à décrire les sentiments que j’ai ressentis. Je n’oublierai pas ce moment-là. C’était vraiment magique de marquer mon premier but dans la LNH. Après le match, j’avais plusieurs messages sur mon cellulaire. J’ai reçu des mots de personnes qui sont importantes pour moi depuis que je suis tout petit.»
JUULSEN AVANT LUI
Beauvillier vivra un autre moment important demain alors que le Canadien débarquera à Brooklyn.
«Je suis les joueurs du Canadien depuis mon enfance, a-t-il dit. Je vais trouver ça drôle un peu de les affronter. De tous les gars du CH, j’aime beaucoup Brendan Gallagher, c’est un joueur qui me ressemble.»
Au repêchage de 2015, Trevor Timmins et le CH lui ont préféré le défenseur Noah Juulsen avec le 26e choix au total.
«J’avais entendu parler du Canadien, mais je n’avais pas d’attentes, a-t-il rappelé. Les journalistes m’en parlaient comme une possibilité. Sauf qu’on dirait que dans mon for intérieur, je savais que le CH ne me repêcherait pas.»
Si Juulsen connaît un départ prometteur avec 10 points en 9 rencontres cette saison avec les Silvertips d’Everett, Beauvillier fait parler de lui dans la meilleure ligue sur la planète.