Le Journal de Montreal

Sa descente aux enfers et sa renaissanc­e

Le rocker Richard d’Anjou raconte

- VANESSA GUIMOND

Richard d’Anjou revient de loin. Celui qui a connu le succès à titre de chanteur de la formation Après, dans les années 90, a dû se défaire de sa dépendance à la drogue et à l’alcool avant de pouvoir renouer avec sa passion: la musique. Sobre depuis 12 ans, l’auteur-compositeu­rinterprèt­e planche en ce moment sur son premier disque solo.

La descente aux enfers de Richard d’Anjou a commencé avec la fin de l’aventure Too Many Cooks.

«Quand la fin s’est imposée, après la parution de notre disque Hungry? (en 2001), j’ai comme vécu une peine d’amour, raconte-t-il en entrevue. Je ne voulais plus rien savoir. J’écoutais de la musique techno; je ne chantais plus. J’avais une guitare, mais je ne m’en servais pas.»

Consommate­ur d’alcool et de pot depuis l’adolescenc­e, le musicien à qui l’on doit les succès Rita, Face to Face et Refuse to Die (composés avec son ex-complice Dan Georgesco, aujourd’hui membre des Porn Flakes) a mis sa vie en danger à plusieurs reprises avant de toucher le fond du baril, au mois d’août 2004.

«Après les “Cooks”, je n’avais plus de comptes à rendre. C’est là que je suis allé vers des drogues plus fortes. J’ai fait pas mal d’héroïne, tous les opiacés, de la poudre (...) Un jour, je me suis réveillé à l’Hôtel-Dieu, à Sherbrooke. Au départ, je ne voyais pas clair. J’en voulais à mon ami qui avait appelé l’ambulance.»

SE REPRENDRE EN MAIN

Après avoir suivi une thérapie, Richard d’Anjou a d’abord cherché à remettre sa vie sur les rails. Il a repris le travail (il détenait déjà un certificat de charpentie­rmenuisier) et s’est initié au bouddhisme.

«J’ai fait de la constructi­on, parce que je devais manger et mettre un toit au-dessus de ma tête. Je suis très bon – j’ai même construit ma maison de A à Z –, mais ce n’est pas ma passion.»

Solide, l’artiste de 51 ans, qui est aujourd’hui père de deux enfants, dit avoir renoué avec la musique il y a environ cinq ans. Plus inspiré que jamais, il achève en ce moment la compositio­n de Beautiful Me, son premier album solo.

«Dans mes chansons, j’aime parler de mon histoire, mais au deuxième ou au troisième degré, a expliqué celui qui donnera dans le rock et le dark folk. Je veux que les gens puissent interpréte­r mes chansons en fonction de leur vécu.»

Et au niveau musical, à quoi devons-nous nous attendre?

«Il y aura du folk, mais ce ne sera pas trop clean. J’aime ça quand c’est sale. Je suis plus Stones que Beatles, disons.»

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Richard d’Anjou lancera son premier album solo en 2017.

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