Caméras sur les autobus scolaires pour donner des contraventions
Testée en Ontario, cette technologie ne peut être implantée au Québec présentement
ROSEMÈRE | Un entrepreneur souhaite installer des caméras sur les autobus scolaires, ce qui pourrait permettre de donner plus de contraventions aux conducteurs qui ne respectent pas les règles de sécurité.
L'entrepreneur Jean Soulière, président de FxS Canada inc., a installé des caméras sur 10autobus pendant 23 jours dans le cadre d’un projet pilote mené en Ontario. Ce qu’il a vu lui a donné froid dans le dos. Il a filmé des automobilistes en train de texter au volant. De nombreux autres passaient sans s’arrêter à côté d’autobus scolaires dont les clignotants étaient activés.
L’Ontario a décidé d’aller de l’avant avec sa technologie et, dès janvier 2017, la province distribuera des contraventions à partir des images vidéo.
IMPOSSIBLE AU QUÉBEC
«Ce n'est pas un système automatisé. On monte un dossier, on envoie la preuve à un policier et c'est lui qui approuve les contraventions», a expliqué l'homme d'affaires, en assurant que l'intervention humaine reste très importante.
Il est toutefois impossible pour lui d'implanter son système au Québec en raison de la réglementation. L’homme de 39 ans doit d'abord demander au ministère des Transports de modifier le Règlement sur les véhicules routiers affectés au transport des élèves, qui exclut toute modification d'un autobus scolaire.
Il doit aussi exiger la modification du Code de la sécurité routière du Québec pour permettre aux policiers de donner une contravention au propriétaire du véhicule fautif et non seulement au conducteur.
Même si plus de constats d'infraction risquent d'être remis avec cette technologie, M.Soulière a assuré avoir le soutien de la population. «Quand je parle du projet, il y a des mères de famille qui me font des câlins. La vérité, c'est que ça sauve des vies», a-t-il dit.
1,5 MILLION DE FAUTIFS
Jean Soulière a assuré que l'implantation se ferait à coût nul puisque l'argent des contraventions permettrait amplement de payer et d'entretenir l'équipement.
L'homme d'affaires a déjà rencontré le ministère des Transports, l'Union des municipalités du Québec, l'Association des policiers et policières provinciaux du Québec et certaines commissions scolaires. Il attend toujours une réponse concernant les modifications de la loi. Jean Soulière estime que son entreprise pourrait capter près de 1,5 million de conducteurs fautifs au Québec en une année.
M.Soulière a avoué qu'il ne s'attendait pas à filmer autant d'infractions pendant son projet-pilote en Ontario.
«Les gens sont mal éduqués sur la loi. S'il n'y a pas de terre-plein entre toi et l'autobus, tu dois arrêter. Souvent, les gens à contresens n'arrêtent pas. Il y a aussi les textos au volant, la distraction et les gens pressés qui prennent la décision de passer quand même», a-t-il dit.
MESURES RÉCLAMÉES
Ces mesures, les chauffeurs québécois les réclament depuis un bon moment. Jeff Séguin, directeur général des Autobus Yves Séguin et fils, a assuré que ses 127 chauffeurs se sentiraient plus «rassurés» avec cet outil.
«Les chauffeurs se sentent responsables des enfants. Quand on n'est pas certain si les gens vont arrêter, il y a un grand stress, surtout sur les gros boulevards», a-t-il dit. Il espère aussi que le phénomène permettra de dissuader ou de sensibiliser les automobilistes insouciants.