Le Journal de Montreal

Il incitait une adolescent­e de 12 ans à se prostituer

- Valérie Gonthier VGonthierJ­DM – Avec la collaborat­ion de Christian Plouffe

Un jeune homme qui a offert à des amis les services sexuels d’une adolescent­e de 12 ans qui vivait en centre jeunesse vient d’écoper d’une peine de cinq ans de détention.

Philippe Duquette-Labelle a rencontré sa victime sur Facebook en 2015. Il a d’abord «aimé» une de ses photos, puis lui a envoyé une demande d’amitié. Rapidement, l’ado lui a mentionné son âge. Elle avait 12 ans, il en avait 25.

Au début, ils se sont fréquentés. Duquette-Labelle allait la chercher en voiture près du centre jeunesse où elle résidait, ils se promenaien­t et fumaient du cannabis. Ils ont aussi eu des contacts sexuels.

Mais, après que l’accusé eut fait un court séjour en prison pour une affaire de voies de fait armées, les choses ont changé entre eux.

L’accusé a eu en tête de s’enrichir en livrant en pâture l’adolescent­e à des clients qui souhaitaie­nt obtenir des faveurs sexuelles. Il l’a en effet amenée à se prostituer à au moins deux reprises, avait résumé le procureur de la Couronne, Me Simon Lapierre, lors du plaidoyer de culpabilit­é de l’accusé en mars dernier.

Hier, le juge Carol Richer a condamné Duquette-Labelle à une peine de cinq ans de détention, insistant sur la gravité du crime envers une victime fragile.

«Ce sont des offenses sérieuses. Il s’agissait d’une jeune fille vulnérable, placée en centre jeunesse», a lancé le magistrat.

« MARCHANDIS­E »

La première fois que l’ado a été contrainte de vendre son corps remonte à juin 2015. Duquette-Labelle l’a amenée au logement d’un client, à Laval. Il lui a dit qu’elle devait avoir une relation sexuelle avec lui. Il est parti et la victime s’est exécutée. L’accusé a mis fin à la séance en cognant à la porte, une heure plus tard.

Rencontré par les policiers, le client a dit s’être fait demander par Duquette-Labelle si la fille «était bonne», puis lui avoir remis 140$. L’ado, elle, n’a reçu que 30$ de la part de l’accusé.

Peu après, elle a une fois de plus été sollicitée. Elle a reçu un message texte de la part de l’accusé, qui l’invitait à faire un «trip à trois» avec un ami afin qu’elle se «pratique». Il lui a indiqué qu’il serait lui-même de la partie, afin de pouvoir «tester la marchandis­e pour mieux pouvoir la vendre après».

C’est chez les parents de Duquette-Labelle que la scène s’est déroulée. Le client et lui ont déshabillé la jeune fille puis elle leur a fait des faveurs sexuelles. L’autre homme a ensuite eu une relation sexuelle complète avec elle. Il a dit aux policiers avoir donné 100 $ à l’accusé. L’ado dit avoir reçu «peu d’argent».

TEXTOS

« CE SONT DES OFFENSES SÉRIEUSES. IL S’AGISSAIT D’UNE JEUNE FILLE VULNÉRABLE, PLACÉE EN CENTRE JEUNESSE »

- Carol Richer, juge de la Cour du Québec

C’est un proche de la victime qui a dénoncé la situation aux policiers.

Des messages textes explicites ont en effet été retrouvés dans le iPod de la jeune fille, faisant état d’une transactio­n d’argent en échange de services sexuels.

Selon Me Jean Cordeau de la défense, son client, qui ne réalisait pas à l’époque «l’impact de ses gestes», a beaucoup cheminé.

Philippe Duqette-Labelle a déjà fait les manchettes en 2009: il avait été accusé d’avoir menacé de faire exploser des autopatrou­illes et un poste de police sur Facebook.

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