Il voulait verser un pot-de-vin à un policier
L’avocat aurait été proche du milieu mafieux
Après plus de huit ans de bataille devant les tribunaux, un avocat a finalement plaidé coupable d’avoir tenté d’entraver la justice en voulant verser un pot-de-vin à un policier, hier.
«Oui», a simplement répondu le criminaliste Gerardo Nicolo lorsque le juge lui a demandé s’il reconnaissait bien sa culpabilité.
Toute l’affaire avait commencé en 2007, lorsque la Gendarmerie Royale du Canada a appris qu’une taupe transmettait des informations au crime organisé italien, dans le cadre du projet antimafia Colisée.
ENQUÊTE
Un traducteur, Angelo Cecere, avait été arrêté, mais des rumeurs voulaient que des policiers étaient à la solde du défunt lieutenant de la mafia Giuseppe De Vito.
La mafia aurait même mis sur pied un fonds de plusieurs millions de dollars pour préparer leur défense, mais aussi pour corrompre des policiers, peut-on lire dans un jugement concernant Nicolo.
«Certaines de ces informations indiquaient que Me Gerardo Nicolo avait rencontré par le passé un ou des policiers corrompus», peut-on lire dans ce jugement.
Toujours selon les informations, Nicolo aurait servi de messager pour le caïd De Vito.
PIÈGE
La police fédérale a alors lancé une enquête visant Nicolo.
Un agent d’infiltration, qui s’est fait passer pour un enquêteur démotivé de la GRC, a alors approché l’avocat.
Après quelques rencontres, Nicolo a donné rendez-vous à l’agent au palais de justice de Montréal, afin de parler des supposés problèmes de ce dernier avec son employeur.
Au cours de cette discussion, l’agent a demandé à Nicolo «à qui (il) devrait s’adresser» pour donner de l’information «aux Italiens» en échange «d’argent extra».
«Nicolo répond que cela pourrait être fait par son entremise», peut-on lire dans le jugement relatant les faits de la cause.
Aucune somme n’a été versée, et aucune information n’a été donnée. Par contre, Nicolo a été arrêté et accusé.
Au cours des huit dernières années, l’avocat s’est battu pour mettre fin aux procédures, sans succès. Sa dernière requête en arrêt des procédures a échoué hier, et il a plaidé coupable peu après.