Le Journal de Montreal

Un médecin accusé jure n’avoir jamais reçu de copie du rapport

Un médecin accusé d’avoir laissé un malade sans suivi malgré la recommanda­tion d’un collègue assure n’avoir jamais reçu la copie du rapport. Le patient de 30 ans a eu un diagnostic de cancer deux ans plus tard.

- Héloïse Archambaul­t HArchambau­ltJDM heloise.archambaul­t @quebecorme­dia.com

«Je n’ai jamais reçu ce rapport, a répété le Dr Richard Assef, urgentolog­ue à l’hôpital Santa Cabrini. Les recommanda­tions du radiologis­te sont très claires. […] Si j’avais reçu cette recommanda­tion, j’aurais appelé le patient.»

DOULEURS AU THORAX

Le Dr Richard Assef a plaidé non coupable à deux chefs d’infraction devant le Conseil de discipline du Collège des médecins (CMQ), hier.

L’histoire remonte au 14 décembre 2010, après qu’un homme, dont l’identité est protégée, s’est présenté à l’urgence pour des douleurs au thorax.

Le Dr Assef a demandé quelques tests, dont une radiograph­ie pour une pneumonie. Puisque le résultat était négatif, le patient a obtenu son congé.

Le 6 janvier 2011, le radiologis­te a remis son rapport, dans lequel il recommanda­it des tests plus poussés (tomodensit­ométrie).

Or, le Dr Assef jure n’avoir jamais eu ce rapport, qui devait être déposé dans son pigeonnier à l’hôpital.

« TRANSFERT DE FEUILLES »

Ainsi, aucun suivi n’a été effectué auprès du patient. En 2013, l’homme a passé des tests à l’hôpital général juif, où on lui a diagnostiq­ué un cancer du thymus (glande dans le thorax).

Hier, le syndic ne connaissai­t pas l’état de santé du patient et rien ne permet de croire qu’un suivi en 2011 aurait changé son diagnostic.

Le syndic a expliqué qu’en 2010, l’hôpital de Santa Cabrini avait en place un «système de transfert de feuilles de papier». Une copie du rapport du radiologis­te était déposée dans le dossier du patient, et une autre était envoyée au médecin.

«Pour les rapports normaux, il (Dr Assef) les déposait au recyclage», a dit le syndic Michel Jarry.

Le Dr Assef ignorait qui était responsabl­e de déposer les rapports dans les pigeonnier­s. «Je n’avais aucune idée que des rapports n’arrivaient pas. Je travaillai­s avec un groupe de médecins qui se fiaient à ce système. Je ne pouvais pas dire si je l’avais reçu, si je ne l’avais pas reçu.»

Les plaidoirie­s ont lieu ce matin. Le Dr Assef n’a pas d’antécédent­s disciplina­ires.

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PHOTO CHANTAL POIRIER Le Dr Richard Assef s’est fié au système de transfert de rapports médicaux mis en place à l’hôpital Santa Cabrini en 2010, et assure n’avoir jamais eu de copie du rapport du patient.
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