Un policier veut faire annuler son procès
GATINEAU | Un policier de l’Outaouais accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort tente de faire annuler son procès en raison des délais judiciaires qu’il juge trop longs.
L’agent de la Sûreté du Québec François Laurin a été accusé en octobre 2013 et le procès devait commencer hier matin.
Les avocats de François Laurin ont demandé d’annuler le procès puisqu’ils jugent déraisonnables les trois ans entre le dépôt des accusations et le procès.
Le 16 juin 2012, l’agent Laurin répondait à un appel d’urgence. La voiture de police a cependant percuté le véhicule qui le précédait à grande vitesse pendant une manoeuvre de dépassement risquée. Lors de l’impact, Éric Rompré, alors âgé de 25 ans, est décédé.
En plus des délais trop longs, les avocats de l’agent François Laurin ont aussi invoqué le fait que la preuve complète avec les rapports des experts lui a été remise tardivement.
La Couronne a expliqué que les délais ont été causés par le fait qu’un juge de l’extérieur de l’Outaouais devait être affecté au dossier puisque l’accusé est un policier de Gatineau.
FAMILLE CONTRARIÉE
Les parents de la victime étaient sur place, hier, pour l’ouverture du procès à Gatineau et, de marbre, ils regardaient l’avocate de l’agent Laurin tenter de convaincre le juge d’annuler le procès.
Ceux-ci se sont dits contrariés de la situation et attendent avec impatience la décision du juge, qui pourrait être rendue dès aujourd’hui.
«C’est comme si on était des passagers d’un autobus, et, là, on ne sait pas où il s’en va», a brièvement commenté le père de la victime, Richard Rompré.
Après le drame, les parents d’Éric Rompré ont milité pour une meilleure sécurité lors d’interventions policières sur la route.
«On voudrait que les voitures (de police) soient équipées de façon à surveiller la vitesse lors de leur opération afin de protéger la population et les policiers eux-mêmes», avait déclaré le père, à TVA Nouvelles lors de l’enquête préliminaire de l’agent François Laurin, en décembre 2014.