Un voleur de sirop d’érable a transporté 200 000 $ dans une boîte à souliers
Le camionneur a ramené ce montant de Sherbrooke jusqu’au Centre-du-Québec
TROIS-RIVIÈRES | Un homme qui reconnaît avoir participé à un vol de sirop d’érable d’une valeur de 18,7 M$ dit avoir transporté une boîte à souliers qui devait contenir 200 000 $ en argent comptant.
Sébastien Jutras était un camionneur du présumé réseau de voleurs de sirop d’érable. Il se souvient avoir échangé le sirop contre de l’argent.
«Je n’ai pas compté, mais il devait y avoir 200 000 $ dans une boîte à souliers», a dit le camionneur à un jury hier, dans le cadre du procès de quatre hommes soupçonnés d’avoir orchestré le vol de six millions de livres de sirop d’érable.
Le camionneur de 34 ans avait eu à ramener cette somme au Centre-du-Québec à la suite d’une livraison de sirop à Sherbrooke.
Il était de retour devant le tribunal après avoir fait de la prison relativement à cette affaire. Il a été libéré en juillet dernier et a décidé de témoigner contre ses anciens complices.
NOMBREUX VOLS
Sébastien Justras admet avoir transporté du sirop d’érable lors des nombreux vols qui se seraient déroulés sur une période de 11 mois, entre août 2011 et juillet 2012.
Selon son témoignage, les hommes dérobaient des barils de sirop d’érable la nuit à l’entrepôt de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ), à Saint-Louis-de-Blandford, et les remplaçaient immédiatement par des barils identiques remplis d’eau.
Le sirop volé était ensuite transporté par des remorques de 53 pieds à d’autres endroits au Centre-du-Québec où le sirop était pompé.
Les barils de la Fédération étaient remplis d’eau, en prévision du prochain vol. Le sirop volé prenait le chemin de l’Ontario, des États-Unis et du Nouveau-Brunswick.
Ses anciens complices allégués, Richard et Raymond Vallières, Jean Lord et Étienne Saint-Pierre, subissent actuellement leur procès devant jury pour des accusations de vol, fraude et trafic.
Selon Sébastien Jutras, la présumée tête dirigeante du réseau, Richard Vallières, achetait et revendait déjà du sirop d’érable depuis des années.
CLIENTS PAS INFORMÉS
En 2011, le sirop volé s’est retrouvé mélangé avec le sirop acheté légitimement. Les clients n’en savaient rien.
«Il disait que c’était du sirop des producteurs. Il n’a jamais dit que c’était du sirop volé», a affirmé Sébastien Jutras.
Quand la Fédération a découvert la supercherie au moment d’effectuer son inventaire annuel à l’été 2012, Richard Vallières aurait déclaré: «Le party est fini.»
Au fil du temps, les hommes étaient devenus des amis, jusqu’à faire un voyage au Mexique ensemble et à immortaliser leur photo sur une bouteille de bière.