Une mauvaise blague coûte 15 000 $ à une école
Il a été brûlé après avoir reçu un produit chimique à la tête
La Commission scolaire de Laval devra payer 15 000 $ aux parents d’un élève gravement brûlé après qu’un autre élève lui eut joué un tour après un cours de science.
Le 26 février 2015, un élève a lancé de l’hydroxyde de sodium sur la tête de son ami Joseph Ammari après un cours de chimie de quatrième secondaire.
Sur le coup, il n’a rien ressenti, mais sa tête s’est mise à brûler à la sortie de l’école.
Son réflexe a été de mettre de la neige sur sa tête, ce qui a accentué la réaction chimique.
Joseph Ammari s’est retrouvé à l’hôpital avec de graves brûlures. L’étudiant souffre de maux de tête et a dû vivre avec des douleurs intenses. Son caractère a également changé depuis les événements.
Joseph Ammari doit maintenant vivre avec une plaie très apparente de 3 cm sur 4 cm dans son cuir chevelu, où les cheveux ne repoussent plus.
PAS D’AVERTISSEMENT
L’élève qui lui a joué un tour a été suspendu de l’école pendant une semaine après les événements.
Selon le juge Richard Landry, le professeur de chimie à l’école secondaire Saint-Maxime de Laval, Éric Berthiaume, n’avait pas clairement averti ses élèves du caractère hautement corrosif et toxique du produit chimique qu’ils utilisaient ce jourlà.
L’hydroxyde de sodium est une substance qu’on trouve notamment dans le «Drano», utilisé pour déboucher les tuyaux.
«Le professeur a manipulé le produit entre ses doigts en commentant de façon amusée la sensation qu’il produit (“feeling weird”)», peut-on lire dans le jugement.
L’élève joueur de tours l’aurait alors perçu comme «un genre de poil à gratter», qu’il a décidé d’utiliser pour faire une blague à son ami en lui en lançant à la tête.
PARENTS PAS RESPONSABLES
Excluant la responsabilité de l’élève, qui «n’aurait jamais posé un tel geste s’il avait été le moindrement conscient des conséquences dramatiques», autant que celle de ses parents, qui ont démontré qu’ils donnent une éducation adéquate à leurs enfants, le juge fait porter l’entièreté du blâme à la Commission scolaire de Laval.
«Il n’apparaît pas si imprévisible que des élèves soient tentés de prendre des produits utilisés en laboratoire pour faire des expériences ou pour amuser des camarades. D’où la nécessité que les enseignements prodigués soient clairs et non ambigus à leur sujet», dit le juge Richard Landry.