Accusée d’avoir tué huit aînés
L’ancienne infirmière aurait administré des médicaments à ses victimes, des personnes âgées en résidence
LE JOURNAL | Des proches de huit aînés morts entre 2007 et 2014 dans le sud-ouest de l'Ontario sont renversés après avoir appris hier qu’ils avaient possiblement été tués par une ancienne infirmière.
«On revit la mort de mon père en ce moment. C’est horrible», a raconté au Toronto Star Daniel Silcox, le fils de l’une des victimes alléguées, morte en 2007. Il dit avoir appris la terrible nouvelle en écoutant la radio hier matin.
Elizabeth Tracey Mae Wettlaufer, 49 ans, a été accusée du meurtre prémédité de huit personnes âgées qu’elle aurait tuées avec «un médicament», ont révélé les autorités.
Elle a comparu devant la Cour de justice de l’Ontario et restera détenue pendant les procédures judiciaires. L’ex-infirmière avait perdu sa licence le mois dernier alors que la police débutait son enquête.
Les crimes auraient été commis entre 2007 et 2014 dans des foyers pour aînés à l’ouest de Toronto. Sept des huit victimes sont mortes au Caressant Care Long Term Care Home à Woodstock, alors que la huitième victime habitait dans le centre Meadow Park de London.
M. Silcox savait que son père n’aimait pas le foyer où il restait, mais jamais il n’aurait pu douter qu’il avait été victime d’un meurtre, a-t-il confié au Toronto Star hier.
Les autorités sont restées avares de détails, soutenant que ces éléments faisaient partie de la preuve qui sera étalée devant le tribunal.
« J’AVAIS UNE INTUITION »
Les victimes alléguées, hommes et femmes, étaient âgées de 75 à 96 ans. Le premier décès identifié a été celui de James Silcox, 84 ans, mort le 17 août 2007, et le plus récent était celui de Arpad Horvath, 75 ans, mort le 31 août 2014.
La fille de M. Horvath s’est d’ailleurs confiée au micro d’une station de radio de London, hier, immédiatement après le dépôt des huit accusations.
«J’avais une intuition depuis le début que quelque chose n’allait pas, a-t-elle confié à l’émission Craig Needles Show, la voix brisée par des sanglots.
Elle raconte que son père avait changé dans les derniers temps et qu’il semblait avoir «très peur».
«Nous faisons tellement confiance au système. […] Écoutez toutefois votre intuition, vérifiez par vous-mêmes. Si vous sentez qu’il y a quelque chose qui ne va pas, c’est que quelque chose ne va pas», a-t-elle dit en guise de conseil aux auditeurs.
Aucune hypothèse n’a été avancée par les enquêteurs sur les motivations de l’ancienne infirmière.