La politique se fout des connaissances
Le ministre Sébastien Proulx voudrait créer un organisme voué au transfert des connaissances dans le milieu de l’éducation semblable à l’Institut d’excellence en santé. Il souhaiterait favoriser des pratiques innovantes appuyées sur la recherche. Toutefois, cela ne l’empêche pas de faire la sourde oreille au rapport du Conseil supérieur de l’éducation intitulé: Remettre le cap sur l’équité.
CONCURRENCE NUISIBLE ENTRE LES ÉCOLES
Le rapport du CSE dévoile la multiplication de projets particuliers dans les écoles afin de concurrencer un secteur privé généreusement financé avec les deniers publics et expose les effets néfastes d’une telle compétition. Cette rivalité transforme l’école en quasi-marché, suscitant ainsi des réflexes de marketing et de ségrégation qui accolent la réussite au profil social des élèves.
Le rapport déboulonne le mythe de la concurrence voulant qu’elle rende meilleures les écoles. Au contraire, la recension des résultats scolaires depuis quelques décennies dévoile une stagnation de notre système éducatif et fait craindre une croissance des inégalités.
Malgré ces constats, le ministre propose d’élargir la sphère du privé, ce qui avivera d’autant plus la concurrence. La réussite pour tous s’avère un mirage entretenu à des fins électorales.
SURDITÉ SÉLECTIVE
Le gouvernement libéral a décidé d’abolir le poste de commissaire à la santé et au bien-être sous des prétextes de rationalisation. Il s’affranchit d’un regard critique qui embarrassait ses prises de décisions.
De son côté, la ministre David laissait entendre que son collègue Proulx réfléchit à l’abolition du CSE.
De plus, le premier ministre a balayé du revers de la main le rapport de la protectrice du citoyen qui révélait les impacts négatifs de l’austérité sur les citoyens, en prétendant que «ce n’était que du vent».
Finalement, les ministres de ce gouvernement sont favorables à la recherche dans la mesure où elle conforte leur idéologie néolibérale. Estce la vocation d’un éventuel institut?