Le Journal de Montreal

Pas trop tard pour Ottawa d’investir dans Bombardier

La ministre Anglade se dit toutefois « impatiente » vis-à-vis le fédéral

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AGENCE QMI | La ministre de l’Économie Dominique Anglade est d’avis qu’il se fait tard pour Ottawa de rendre sa décision d’investisse­ment dans Bombardier. Toutefois, il est encore temps pour le gouverneme­nt Trudeau de soutenir l’avionneur.

«Il est très tard», a-t-elle dit, lorsque le chef d’antenne Pierre Bruneau de TVA Nouvelles lui a demandé s’il n’était pas «minuit moins cinq» pour Bombardier, qui attend toujours une aide d’Ottawa pour le programme de la C-Series.

Selon Mme Anglade, il s’est écoulé beaucoup de temps avant qu’Ottawa ne s’engage réellement dans le dossier, alors que Bombardier a adressé sa demande d’aide financière de 1 milliard $ US en décembre dernier.

Toutefois, «ça bouge maintenant, dans la mesure où ils disent qu’ils veulent être à la table, ce qu’ils ne disaient pas avant. Maintenant, j’attends des actions concrètes.

«Il est très tard, mais il est toujours le temps d’investir pour l’avenir, pour les nouveaux programmes, a-t-elle ajouté. Il faut que le fédéral soit là pour assurer une flexibilit­é à Bombardier qui lui permet de développer le prochain avion, une nouvelle technologi­e.»

Cela dit, Mme Anglade se dit «très impatiente» vis-à-vis Ottawa alors qu’avec ses 40 000 emplois, l’aérospatia­le est le premier vecteur économique de la croissance au niveau de l’exportatio­n.

PAS DE GARANTIES D’EMPLOIS

Par ailleurs, le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a interpellé le premier ministre Philippe Couillard à l’Assemblée nationale, à qui il reprochait de ne pas avoir exigé de garanties d’emplois à Bombardier lorsque Québec a accordé 1 milliard $ US au constructe­ur d’avions.

Brandissan­t un article de journal, M. Lisée a souligné qu’alors que le ministre fédéral Navdeep Bains exige des garanties d’emplois, Québec ne l’a pas fait. «Que doit-on conclure de la combativit­é de notre premier ministre?» a demandé M. Lisée.

1500 POSTES COUPÉS

La semaine dernière, Bombardier a annoncé la suppressio­n de 1500 postes au Québec, d’ici 2018.

Tout en déplorant les pertes d’emplois, le premier ministre Couillard a répondu que dans ce genre d’ententes avec les gouverneme­nts, aucune entreprise ne s’engageait à des garanties d’emplois, mais plutôt au maintien d’activités, de travaux d’ingénierie ou du siège social.

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