Le Journal de Montreal

La transition de Jeff Deslaurier­s

Toujours sans contrat profession­nel, l’ancien gardien de la LNH prépare déjà son après-carrière

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Comme on le sait, chaque joueur de hockey a une date de péremption sur sa carrière. Lorsque celle-ci est atteinte, l’athlète doit prendre la difficile décision d’accrocher ses patins.

C’est à ce moment que le fameux plan B se met en marche pour ceux qui en ont préparé un. Encore sans contrat pour la présente saison, le gardien Jeff Deslaurier­s est en train de concocter le sien même s’il n’a pas encore tiré un trait sur sa carrière entre les poteaux.

«Depuis quelques années, j’ai réalisé que le hockey ne serait pas là pour toujours, a souligné le gardien lors d’une entrevue avec Le Journal de Montréal. Je peux dire que je suis présenteme­nt en transition vers la vie réelle.»

Au lieu de se morfondre en attendant un coup de fil de son agent, le gardien de 32 ans a décidé d’utiliser ses journées pour retourner sur les bancs d’école.

«Je suis des cours intensifs pour devenir agent immobilier dans le secteur commercial, a raconté l’athlète originaire de St-Jean-sur-Richelieu. Dans le meilleur des mondes, j’aimerais compléter ma formation avant la fin de l’année. C’est un domaine qui cadrait bien avec mes intérêts pour le monde des affaires et les finances.»

Même s’il ne porte plus l’uniforme des Oilers depuis quelques années, Deslaurier­s a établi domicile à Edmonton où il est installé avec sa copine.

Il n’hésite pas à prendre part à quelques activités auxquelles les anciens joueurs des Oilers sont conviés. En demeurant engagé dans la communauté, il s’assure d’avoir un solide réseau de contacts lorsqu’il deviendra agent immobilier sur une base permanente.

«Avec l’école, mes journées sont bien remplies et j’ai moins de temps pour réfléchir à ma situation contractue­lle», a confirmé celui qui prodigue aussi des conseils aux jeunes gardiens dans des camps de hockey.

JOUER DANS LA LNH : UN PRIVILÈGE

Si sa carrière prenait fin demain matin, Deslaurier­s serait animé par un sentiment de fierté. Il n’aurait surtout aucun regret par rapport à son cheminemen­t.

«J’ai eu la chance de jouer 12 ans chez les profession­nels, dont trois dans la LNH, a-t-il expliqué. J’ai été chanceux de réaliser mon rêve soit de jouer dans le circuit Bettman. Je suis privilégié d’avoir pu me rendre à ce niveau, mais je me suis rendu compte que le plus dur, c’est d’y demeurer.»

Après avoir disputé une soixantain­e de matchs dans la LNH, il s’est promené dans les circuits mineurs américains. Par la suite, Deslaurier­s a pris la direction de l’Europe pour des séjours dans la KHL et dans la Ligue élite d’Allemagne (DEL).

Durant la dernière saison estivale, il a reçu quelques offres, mais qui n’étaient pas assez convaincan­tes selon le principal intéressé.

RÉALISTE DANS L’ATTENTE

Deslaurier­s ne s’en cache pas: il est désappoint­é d’être encore à la maison et de devoir patienter pour sa prochaine opportunit­é.

«C’est spécial ce que je vis comme émotions. Je suis déçu par ce qui m’arrive, mais je suis adapté à ma situation actuelle, a indiqué le gaillard de 6 pieds 4 pouces et 203 lb. Par contre, j’ai encore la certitude que je pourrais être compétitif et que je serais capable de jouer chez les pros pendant quelques campagnes.

«Je sais cependant qu’il y a beaucoup de facteurs qui peuvent influencer une équipe dans la décision de m’offrir ou non un contrat.»

Est-ce que l’heure de la retraite pourrait sonner pour Deslaurier­s dès cette année?

«Ça va arriver un jour et j’en suis bien conscient, a-t-il ajouté. Toutefois, je tente de toujours de repousser ce moment chaque année.»

Si ça ne fonctionne pas cette fois, il pourra toujours se féliciter d’avoir été prévoyant en préparant avec soin son quotidien des prochaines années.

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Le gardien québécois Jeff Deslaurier­s aimerait poursuivre sa carrière de gardien de but dans la LNH, mais il se concentre pour l’instant sur son plan B.

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