Le Journal de Montreal

Le nouvel enfant chéri

- Marc marc.defoy@quebecorme­dia.com de foy

L’affection que les amateurs de hockey portent déjà envers Alexander Radulov est une preuve additionne­lle que les choses changent rapidement dans le monde du sport.

Il faut dire que le nouveau venu du Canadien fait tout pour se faire aimer.

Sa passion du hockey n’a d’égale que son grand talent. Il est le type de joueur qui plaît aux foules.

On voit qu’il est content de jouer avec le Tricolore. C’était son choix. Il connaissai­t déjà bien le marché québécois et le grand intérêt de la population pour le hockey.

Ça ne lui faisait pas peur.

ASSOCIATIO­N NATURELLE

Les gens d’ici, quant à eux, adorent les athlètes qui ont du bagout.

Au temps des Expos, les amateurs avaient un penchant pour les joueurs latins.

Andres Galarraga, Dennis Martinez, Pascual Perez, Henry Rodriguez, Pedro Martinez, Moises Alou et Vladimir Guerrero ont été des figures extrêmemen­t populaires à Montréal.

Chez le Canadien, les joueurs francophon­es avaient la cote dans le temps où on n’avait pas assez de nos 10 doigts pour les compter.

Maurice Richard, Jean Béliveau et Guy Lafleur sont devenus des légendes. Ils étaient inspirants.

Les temps ont changé et les vedettes sont devenues rares jusqu’à ce que P.K. Subban débarque en ville.

La connexion a été instantané­e entre lui et les Montréalai­s. On ne voyait pas non plus qui pourrait le remplacer dans le coeur des amateurs, quand il a été échangé aux Predators de Nashville en retour de Shea Weber.

Or, il n’aura fallu que six matchs pour que les inconditio­nnels du Tricolore se trouvent un nouveau chouchou.

OBSTACLES À PRÉVOIR

Les Montréalai­s ont découvert en Radulov un joueur que la population de Québec a adoré durant ses deux saisons avec les Remparts.

Évidemment, les choses ne seront pas toujours au beau fixe. Radulov a pris soin de le rappeler lui-même après avoir été acclamé par les spectateur­s lors de la présentati­on des trois étoiles, lundi soir au Centre Bell.

«Les saisons sont longues et il y aura des matchs où nous ne jouerons pas à notre mieux», a-t-il dit en guise d’avertissem­ent.

«La rondelle ne roulera pas pour nous certains soirs.»

Mais il serait étonnant que Radulov pèche par manque d’effort dans les moments creux. Il ne semble pas être du genre à lever le pied de l’accélérate­ur. Il joue la pédale au plancher à chaque match.

«C’est ce que j’essaie de faire, je me prépare en ce sens», dit-il.

«Mais pour être honnête, il ne m’a pas été facile de revenir dans la Ligue nationale. Je dois remercier le DG (Marc Bergevin). Il m’a donné une chance.»

Radulov craignait-il que les équipes de la Ligue nationale ne s’intéressen­t plus à lui?

«J’ai 30 ans et, mis à part une séquence de quelques matchs (17) en saison régulière et en séries avec les Predators il y a quatre ans, je n’avais pratiqueme­nt pas joué dans la Ligue nationale depuis huit ans avant de venir ici», répond-il.

«La ligue a énormément changé. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs. Je dois travailler fort pour suivre le rythme», ajoute-t-il avec un sourire.

HISTOIRE DÉTERRÉE

Il fallait que Bergevin et ses lieutenant­s aient confiance dans ses capacités pour lui offrir un contrat d’une valeur de 5,75 millions de dollars. Ce n’est pas du petit change. Radulov ne cache pas non plus avoir trouvé difficile que l’on déterre cette histoire d’écart de conduite dont il avait fait montre durant son court retour avec les Predators de Nashville, il y a quatre ans.

«Les gens sont revenus beaucoup làdessus, mais c’est compréhens­ible, continue-t-il. J’ai raté un couvre-feu. C’est moi qui étais impliqué. J’assume ce que j’ai fait.»

Son coéquipier Andreï Kostitsyn, qui était avec lui dans un bar de Phoenix le matin même d’un match des séries, lors de cet incident, a tenté lui aussi de revenir dans la LNH, il y a deux ans.

Il a reçu des invitation­s à des camps d’entraîneme­nt, mais pas d’offres de contrat formelles.

Radulov semble réaliser sa chance. C’est une belle occasion pour lui de faire oublier ses erreurs du passé.

«Je ne suis pas seul là-dedans. Une foule de détails sont en cause», enchaîne-t-il.

«Quand je vois des gars comme Carey Price, Andreï Markov ou Max Pacioretty qui se donnent à 100 pour cent, j’ai l’obligation de les suivre.»

Et la foule scande Radu! Radu! Radu!

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Alexander Radulov joue la pédale au plancher à chaque match.
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