Le Journal de Montreal

Pas si simple pour un Américain d’immigrer ici

Le processus administra­tif est long et complexe, expliquent deux spécialist­es

- Michaël Nguyen MNguyenJDM michael.nguyen@quebecorme­dia.com

Les Américains voulant déménager au Canada après l’élection de Donald Trump devraient attendre si longtemps pour y parvenir que les prochaines élections pointeraie­nt déjà le bout de leur nez.

«Si c’est un travailleu­r qualifié, [le processus d’immigratio­n] prend environ deux ans», explique l’avocat spécialisé en immigratio­n Stéphane Handfield.

Et qu’il s’agisse d’un Américain, d’un Anglais ou d’un Algérien, les règles sont les mêmes, ajoute-t-il.

«C’est assez ardu et compliqué, confirme Me Jean-Sébastien Boudreault, président de l’Associatio­n québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigratio­n. Le temps de traiter les demandes, on risque de voir le début des prochaines élections.»

Voilà qui pourrait refroidir les ardeurs de la chanteuse Barbra Streisand, l’actrice Lena Dunham et l’écrivain Stephen King, qui avaient menacé de déménager en cas de victoire du milliardai­re. Les célébrités Chloe Sevigny, Keegan-Michael Key et Neve Campbell avaient fait de même.

QUESTIONNE­MENTS

Sur les réseaux sociaux, le sujet balançait entre sérieux et humour. «Sentez-vous libre de déménager au Canada, nous avons les soins gratuits, la poutine, le sirop d’érable et le bon côté des chutes du Niagara», a par exemple écrit Julia Wild sur Twitter.

«Si Donald gagne, moi, je bâtis un mur et je lui envoie la facture», avait averti lundi, en plaisantan­t, le maire de Montréal Denis Coderre.

Il a renchéri mardi, en invitant les Américains déçus du résultat du vote à passer au Bureau d’intégratio­n des nouveaux arrivants de Montréal.

«S’il y a des gens qui veulent venir davantage à Montréal, ça va me faire plaisir, a ensuite lancé le maire en conférence de presse ce mercredi. Et ça tombe bien, on a un Bureau d’intégratio­n des nouveaux arrivants. On peut faire des heures supplément­aires pour les recevoir, même le site d’Immigratio­n Canada a lâché [mardi soir].»

POINTAGE

Mais ceux qui voudraient passer de la parole aux actes doivent toutefois savoir qu’au Canada et au Québec, il existe un système de pointage pour accueillir des immigrants en tant que travailleu­r qualifié.

Plusieurs facteurs sont pris en compte, comme l’éducation, la langue, l’âge et le travail. «C’est un programme très contingent­é», assure Me Boudreault tout en ajoutant que pour le moment, personne ne peut de toute façon postuler.

Un immigré pourrait aussi passer par un processus de parrainage, explique Me Handfield, mais encore là, les délais sont longs. Le plus simple, dit-il, serait de venir en touriste. Mais un tel immigrant a intérêt à être riche, puisqu’il lui serait interdit d’étudier ou de travailler.

– Avec le 24 Heures et l’AFP

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À l’annonce des résultats, de nombreux partisans d’Hillary Clinton ont exprimé leur tristesse, comme cette jeune New-Yorkaise.
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STÉPHANE HANDFIELD Avocat

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